Intervention de Jeanine Dubié

Séance en hémicycle du jeudi 7 mars 2019 à 9h30
Augmenter le salaire minimum et les salaires en accompagnant les très petites les petites et les moyennes entreprises — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Parallèlement à la baisse des cotisations, parfois injustement appelées « charges » alors qu'elles sont un investissement dans notre système de protection sociale, l'État a mis en place des compléments de revenus sous la forme de prestations sociales, tant et si bien que, dans le revenu des ménages, la part des transferts sociaux a fortement progressé, tandis que celle des salaires a diminué.

Ainsi, en décembre dernier, la revalorisation de la prime d'activité a été érigée en sauveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes. Sur le moment, elle a été perçue comme la moins mauvaise des solutions pour répondre à l'urgence sociale et à la colère qui grondait. Or, si elle a permis d'augmenter le revenu sans que les entreprises ne soient pénalisées, nous avons agi encore une fois sur le revenu sans remettre en question la rémunération, le salaire.

Agir sur le simple levier de la prime d'activité pose quelques problèmes. D'abord, cela fait courir le risque que jamais les salaires ne soient augmentés, puisque la prime pourra servir aux employeurs de prétexte pour maintenir le statu quo. En outre, cela fait financer la rémunération des salariés par les contribuables, y compris les plus modestes. Enfin, et surtout, la prime n'entre pas dans le calcul des indemnités de l'assurance chômage ou de l'assurance maladie, ni dans celui des retraites, ce qui pénalise les petits salaires. Si, à court terme, la revalorisation de la prime d'activité permet donc de soulager un certain nombre de personnes, elle n'est définitivement pas une politique structurelle permettant de faire en sorte que le travail soit rémunéré de manière juste.

Je veux insister sur cette exigence de justice. En effet, outre la faiblesse des salaires, le principal problème réside dans l'inégale répartition des richesses et dans les inégalités salariales. Comment expliquer à celui qui gagne 1 200 euros par mois que l'on n'augmentera pas son salaire, alors que les rémunérations de certains dirigeants sont considérables et que les dividendes versés par son entreprise sont élevés ?

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