Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du lundi 11 mars 2019 à 16h00
Coopération parlementaire franco-allemande — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

Le traité de l'Élysée, voulu par le chancelier Adenauer et le président de Gaulle, fut l'acte fondateur de la coopération franco-allemande pendant plus d'un demi-siècle. Il s'agissait d'un acte politique fort car il était essentiel de créer l'élan réconciliateur entre nos deux nations après la seconde guerre mondiale. C'est aussi cette coopération franco-allemande qui permit le développement de la construction européenne, grâce à une véritable dynamique promue par le couple franco-allemand. C'est pour prolonger cet acte fondateur du traité de l'Élysée et lui donner un nouvel élan que, pendant plus d'un an, le Bundestag et l'Assemblée nationale ont travaillé ensemble pour aboutir aujourd'hui à cette proposition de résolution relative à la coopération parlementaire franco-allemande.

La famille politique à laquelle j'appartiens et au nom de laquelle je m'exprime ici cet après-midi a inlassablement oeuvré, depuis 1963, pour que la relation franco-allemande soit forte, féconde et génératrice d'impulsions positives pour l'Europe des peuples et des citoyens. En cela, nous sommes fidèles à l'esprit des fondateurs et signataires du traité de l'Élysée. C'est aussi la raison pour laquelle nous soutenons évidemment la présente proposition de résolution. Celle-ci ne doit pas être confondue avec le traité d'Aix-la-Chapelle qu'ont récemment signé la chancelière Merkel et le président Macron. Il s'agit ici d'un acte d'une portée différente puisque nous créons, dans le prolongement du groupe de travail bilatéral, une assemblée parlementaire franco-allemande dont le rôle est d'assurer le suivi des conseils des ministres franco-allemands et de formuler des propositions tendant à favoriser la convergence du droit en vigueur dans nos deux pays.

Il s'agit ainsi de promouvoir une coopération renforcée entre l'Assemblée nationale et le Bundestag allemand. La portée symbolique d'une telle assemblée parlementaire est évidemment très forte.

Élu d'Alsace, je ne puis que me réjouir d'une telle création car, depuis le traité de l'Élysée, de part et d'autre du Rhin, la coopération transfrontalière est devenue une réalité très forte autour du bassin rhénan. Cette coopération contribue à la prospérité de nos concitoyens et de nos territoires sur les deux rives du Rhin. Elle s'est développée dans des domaines très différents : culturels, bien sûr, par l'apprentissage de la langue du voisin, mais aussi économiques, avec des entreprises véritablement franco-allemandes, ou encore en matière de transports, pour faciliter la circulation des personnes et des biens entre nos deux pays.

Enfin, c'est aussi la création d'une formidable dynamique en matière d'enseignement supérieur et de recherche, avec par exemple la création d'Eucor, un groupement universitaire unique composé des universités de Bâle, de Fribourg, de Karlsruhe, de Haute-Alsace et de Strasbourg, qui permet de faire circuler chercheurs et étudiants par-delà les frontières, pour développer au mieux le potentiel constitué par 15 000 chercheurs, 11 000 doctorants et 115 000 étudiants, soit une concentration de matière grise égale à celle de la Silicon Valley, en Californie.

Par ailleurs, je tiens aussi à déplorer clairement et fermement les fausses informations qui ont circulé récemment autour de la coopération franco-allemande, colportées par des personnes très malveillantes à l'égard de cette coopération. Affirmons-le une fois pour toute : non, l'Alsace n'a pas été vendue à l'Allemagne !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.