Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 12 décembre 2018 à 17h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Mes chers collègues, monsieur le ministre, nous nous réunissons au lendemain d'un acte terroriste qui a fait de nombreuses victimes à Strasbourg ; notre commission a exprimé, ce matin, sa solidarité. Nous savons tous que la menace terroriste continue de peser à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières. Il convient de lutter avec le plus de vigueur et de détermination possible contre ce terrible fléau.

Monsieur le ministre, je veux vous remercier, en ce mois de décembre, pour la disponibilité qui a été la vôtre tout au long de l'année. Vous avez en effet tenu la promesse que vous nous aviez faite de venir devant nous une fois par mois, et notre commission vous en sait gré.

Parmi nos préoccupations figure, bien entendu, l'avenir du processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, au lendemain de la décision de reporter le vote des parlementaires britanniques sur l'accord négocié. Ce soir, la Première ministre s'expose à un vote de défiance. Nous souhaiterions vous entende sur ce point.

J'en viens à la situation au Moyen-Orient, dont nous avons encore longuement débattu hier avec Georges Malbrunot. Le déplacement que Delphine O, Claude Goasguen et moi-même avons effectué en Irak, il y a quelques semaines, nous a beaucoup touchés. Nous voyons bien que, si DAECH a été vaincue militairement dans ce pays, le risque d'une résurgence terroriste demeure. C'est pourquoi nous pensons que la stabilisation du pays, sa reconstruction et son redressement économique et social sont une urgence absolue. Nous avons également été sensibilisés au drame des très jeunes femmes et des enfants yézidis, drame qu'incarne Nadia Mourad, à qui a été remis, lundi dernier, le prix Nobel de la paix. Ce matin, nous avons décidé de consacrer, le 23 janvier prochain, une table ronde particulière à l'Irak, qui sera, je le crois, importante.

Avec Joachim Son-Forget, Samantha Cazebonne et Claude Goasguen, nous nous sommes également rendus au Liban. Je dois vous dire, monsieur le ministre, notre inquiétude pour l'avenir de ce pays qui nous est si proche et si cher : sa situation économique et sociale se dégrade et il n'a pas de gouvernement. Or, il lui faut appliquer les engagements de la Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises, dite « CEDRE ». Nous aimerions donc vous entendre sur la situation de ce pays, notamment sur les récentes tensions entre celui-ci et Israël après la découverte de deux ou trois tunnels à leur frontière commune.

Par ailleurs, des négociations sont en cours à Stockholm sur la question du Yémen, dont vous savez qu'elle est au coeur des préoccupations de notre commission. Le moment est probablement venu pour la communauté internationale d'exercer une véritable pression pour que cesse la guerre dans ce pays. Nous aimerions vous entendre sur ce point, ainsi que sur les négociations politiques en cours sur l'avenir de la Syrie et de la Libye.

Vous revenez du Sahel, où vous avez participé à une réunion de coordination importante en matière de développement et de sécurité. Notre assemblée accueillera demain, jeudi, un sommet interparlementaire sur le G5 Sahel, dont notre collègue Jacques Maire est le principal initiateur et le secrétaire général. Nous souhaiterions connaître votre évaluation de la situation dans cette région.

L'an prochain, nous serons saisis d'un projet de loi de programmation et d'orientation relative à l'aide au développement. Nous considérons qu'il s'agit d'un enjeu majeur, au moment où la trajectoire budgétaire va s'amplifier. Le contenu de la politique de l'aide au développement est absolument crucial. Notre commission, qui a conduit de très nombreux travaux sur ce sujet – je pense aux rapports de Hubert Julien-Laferrière, Rodrigue Kokouendo, Bérangère Poletti et Hervé Berville notamment, et à l'avis sur le contrat d'objectif et de moyens de notre collègue Frédéric Barbier –, souhaite être associée à la préparation de la future loi. Nous allons, du reste, travailler à la rédaction d'un document qui reprendra l'ensemble des propositions qui sont les nôtres et définira un certain nombre de priorités, afin que notre aide publique au développement soit plus efficace et que son appropriation par les Français soit bien réelle.

Enfin, nous aimerions vous entendre sur un certain nombre de réunions multilatérales, en particulier la COP24, qui se tient actuellement à Katowice, en Pologne, et le sommet du G20 qui s'est tenu à Buenos Aires les 30 novembre et 1er décembre derniers.

Pour conclure, permettez-moi de mentionner le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui a été endossé lors de la Conférence intergouvernementale de Marrakech et qui devrait être approuvé avant la fin du mois sous la forme d'une résolution de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU). Nous consacrerons à cette question, la semaine prochaine, une réunion avec l'ambassadeur en charge des migrations. Nous serions heureux de connaître votre analyse de ce document important.

Les sujets étant, vous le voyez, nombreux et variés, je vous laisse la parole sans plus attendre.

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