Intervention de Delphine O

Réunion du mercredi 12 décembre 2018 à 17h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine O :

Madame la présidente, notre collègue Claude Goasguen et moi-même nous sommes rendus en Irak il y a trois semaines. Nous avons pu constater que l'Irak, comme vous l'avez dit, va mieux : le Premier ministre Adel Abdel-Mehdi fait consensus ; les relations entre Erbil et Bagdad se sont considérablement améliorées depuis le référendum d'autodétermination ; à Bagdad, le nombre d'attentats a décru de 75 % ; à Mossoul, la vie reprend doucement.

Nous avons cependant constaté aussi que la reconstruction tardait un peu. Après quinze ans de guerre et d'insurrection, quasiment quatre ans d'occupation partielle par DAECH, l'Irak et la communauté internationale estiment à environ 80 milliards de dollars le coût de la reconstruction. La conférence internationale qui s'est tenue au Koweït, au mois de février dernier, a permis de débloquer 30 milliards.

Avec mes collègues, nous avons tout de même pu constater qu'avec peu d'argent mais un argent bien dépensé, de façon efficace, la reconstruction peut être rapide. En quatre mois et avec seulement 2,5 millions d'euros, la France a financé la reconstruction de trois bâtiments de la faculté de médecine de l'université de Ninive à Mossoul. Nous avons rencontré les étudiants, les professeurs, les chercheurs qui ont pu nous témoigner leur gratitude et leur soulagement, les cours ayant pu reprendre.

La reconstruction, c'est évidemment une nécessité humanitaire. Ce sont 11 500 maisons qui ont été détruites dans la vieille ville de Mossoul et l'approvisionnement en eau et en électricité n'est pas encore complètement rétabli. L'enjeu est aussi social, politique et sécuritaire. Nous avons pu commencer à toucher du doigt les frustrations ressenties à Mossoul vis-à-vis du pouvoir central, la privation de services de base nourrissant le ressentiment de la population et de certaines communautés les unes envers les autres. Le même type de ressentiment avait contribué à créer un terreau fertile pour l'émergence de DAECH.

Vous vous rendrez bientôt en Irak, monsieur le ministre, et le Président de la République a aussi prévu de le faire au début de l'année prochaine. Je pense qu'il se rendra dans le nord du pays, comme nous. La France engagera-t-elle davantage de moyens financiers pour la reconstruction de l'Irak ?

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