Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du mardi 12 mars 2019 à 16h35
Commission des affaires sociales

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Le mouvement est déjà clairement amorcé avec les doyens et le Conseil national des universités (CNU). Avec l'augmentation du numerus clausus, les hôpitaux ne sont plus en mesure, en effet, de garder tous les étudiants pour les former. On propose déjà des stages aux étudiants, hors CHU, dans des hôpitaux publics en zones sous-denses et en médecine libérale. Mais il faut parallèlement une montée en charge progressive des maîtres de stage car la qualité doit être au rendez-vous. Ce travail est fait actuellement par les universités. Les médecins libéraux sont grandement incités à devenir maîtres de stage – c'est plus ou moins simple et rapide selon les territoires.

Tout ce que l'on inscrit à cet égard en dur dans la loi risque de complexifier considérablement la capacité qu'auront les étudiants à achever leur cursus de formation. Alors qu'ils ont déjà des contraintes liées au contenu de leurs modules de formation – par exemple, un réanimateur va devoir passer en pneumologie, en cardiologie… – on en ajouterait d'autres : celle d'aller dans un exercice libéral, puis en zone sous-dense, etc. Au final, l'étudiant ne parviendra pas à intégrer toutes ces contraintes. Il faut laisser un peu de liberté, d'autant que nous favorisons d'ores et déjà la démarche, puisque nous rémunérons mieux les maîtres de stage – la rémunération est passée de 600 à 900 euros. Ce qui importe, c'est le contenu de la formation et pas simplement le mode d'exercice ou le lieu géographique. Restons-en au niveau réglementaire. Je veillerai à ce que toutes les spécialités aient un haut niveau de formation.

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