Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

Je voudrais faire trois remarques préalables à l'examen des amendements sur cet article.

La première porte sur l'idée même de la suppression du numerus clausus. Certains croient que c'est l'ouverture des vannes et que demain, des milliers et des milliers de jeunes étudiants deviendront médecins… Gardons la tête froide : la capacité de notre pays à former de nouveaux médecins est liée à la capacité de nos universités à dispenser cet enseignement. Et s'il n'y a pas d'engagement du Gouvernement sur les moyens alloués à la formation et à son accompagnement, on se paie de mots. Attention aux annonces en trompe-l'oeil !

S'agissant des moyens pour former les futurs médecins, qu'ils soient engagés ou non – on n'a pas entendu Mme la ministre de l'enseignement supérieur s'exprimer sur ce point cet après-midi – , il faudrait réfléchir à la façon dont on les accueillera en stage. Car tant qu'on n'incitera pas les maîtres de stage à être plus nombreux en leur donnant un véritable statut, il y aura une aporie : on aura peut-être, souhaitons-le, bien sûr, davantage d'étudiants formés au métier de médecin, mais on risque un goulot d'étranglement par la suite s'il n'y a pas de capacités d'accueil suffisantes en stage.

En commission la semaine passée, Mme la ministre de la santé a reconnu qu'on pouvait espérer former tout au plus 20 % d'étudiants en plus au métier de médecin. C'est toujours mieux qu'aujourd'hui, chacun en convient, mais le projet de loi ne traite pas de la question de leur répartition par la suite. C'est le silence complet. Le groupe Socialistes et apparentés a fait des propositions, et les réitérera, pour une meilleure régulation de l'installation des médecins. Je vous invite à les étudier avec beaucoup d'attention.

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