Intervention de Dino Cinieri

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Cet article modifie le mode d'accès aux études médicales, pharmaceutiques, dentaires et de sage-femme. il y a urgence, mes chers collègues, car plus de 11 300 communes, soit près d'une sur trois, sont des déserts médicaux ; elles sont situées non seulement dans les campagnes, mais aussi dans les villes périphériques et dans les quartiers difficiles. Dans le département de la Loire, dont je suis l'élu, il y a, selon Le Figaro, 406 médecins pour 100 000 habitants. Cela semble acceptable, mais si l'on y regarde de plus près, la répartition n'est pas égale sur le territoire et dans de nombreuses communes de l'Ondaine, du Pilat et du Forez, les délais d'attente sont très longs avant d'obtenir un rendez-vous avec un médecin – et je ne parle pas des visites à domicile pour les personnes âgées qui ne conduisent plus ou pour les familles !

Lutter contre les déserts médicaux et réduire les inégalités d'accès aux soins doit donc être une priorité, tout en respectant la liberté d'installation des jeunes médecins. L'exposé des motifs de l'article 1er annonce la suppression du numerus clausus, mais ce n'est pas exact, madame la ministre : votre projet de loi prévoit en effet que le nombre de médecins formés dans chaque université sera déterminé par l'université elle-même et par l'agence régionale de santé en fonction des capacités d'accueil de la première et des besoins du territoire. Il s'agit donc d'une hausse du numerus clausus, non d'une suppression.

Je regrette que l'étude d'impact ne se penche pas sur la question de l'accessibilité de la santé dans les territoires, car ce n'est pas en procédant à une simple augmentation du numerus clausus que l'on réglera le problème des déserts médicaux. Madame la ministre, les élus de terrain le savent : la présence des médecins est indispensable pour l'attractivité des territoires. Les familles ne s'installent pas dans des communes qui n'ont pas de médecin ou de pharmacie. Nous devons tout mettre en oeuvre pour soutenir les maires qui se démènent pour attirer des médecins dans leur commune.

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