Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mardi 19 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Madame la ministre, je ne serai pas prolixe dans le débat sur ce projet de loi, mais deux choses m'animent très profondément. Tout d'abord, les dépassements d'honoraires sont indécents et scandaleux. Ensuite, les politiques de prévention sont insignifiantes, même si je ne vous fais pas de procès en la matière, car cette situation est ancienne.

L'amendement de Matthieu Orphelin pose un problème qui dépasse le cadre d'une programmation triennale et s'apparente plutôt au rendez-vous du siècle. Il s'agit du grand défi actuel ! L'espérance de vie chute à cause de pathologies liées à la santé environnementale, ce qui constitue un défi majeur.

L'ancien directeur de la santé publique nous a fait l'honneur d'ouvrir le contrat local de santé, que nous avons signé il y a peu de temps avec l'ARS dans notre territoire. Nous avons effectué un petit calcul avec lui, non étayé scientifiquement, qui montrait qu'1 euro investi aujourd'hui dans la prévention et la santé environnementale représentait 14 euros pour la génération suivante. Un tel investissement constitue peut-être la condition sine qua non du maintien d'un système de santé le moins inégalitaire possible dans notre pays.

Sur le plan philosophique – même si je travaille plutôt dans l'agronomie que dans la santé – , un mouvement d'idées se développe fortement. Il m'intéresse, car il n'est pas panthéiste, mais humaniste : il réaffirme qu'il n'y a pas de santé pour l'homme s'il n'y a pas de santé pour le sol. En effet, il n'y a pas de santé de l'homme s'il n'y a pas de santé de l'animal, et il n'y a pas de santé de l'animal s'il n'y a pas de santé du végétal et du sol. Cette philosophie de la réconciliation entre la santé du sol et celle de l'homme me paraît une très belle voie de progrès pour réconcilier, dans notre pays, santé, écologie et économie.

Cet amendement n'est ni homéopathique, ni superficiel, ni incantatoire : il est structurant pour déployer une politique de santé ambitieuse, comme tel est votre objectif. Je nous invite à voter cet amendement, gouvernail pour les politiques à venir.

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