Intervention de Géraldine Bannier

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Un chiffre d'abord : 8,6 % des Français de plus de seize ans n'ont pas de médecin traitant. Dans mon territoire, pourtant très dynamique et où la qualité de vie est indéniable, il faut attendre dix mois pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologue. Il est très difficile de trouver un dentiste ou un médecin généraliste, du fait que ceux qui partent à la retraite ne trouvent pas de successeurs. À Laval, chef-lieu du département, il n'y a pas de pneumologue, sinon remplaçant, ce qui pose de vrais problèmes.

Vous avez évoqué vos efforts, pour que tout le territoire soit traité sur un pied d'égalité : ils sont vains, puisque le rapport entre les départements peut varier de un à trois ans, s'agissant de la présence de personnels médicaux. Il faut absolument dépasser l'opposition complètement stérile entre coercition et incitation, pour proposer aux territoires de vraies solutions. On devrait d'ailleurs préférer au mot « coercition », de connotation très négative, le mot « obligation », plus neutre.

Je propose que les médecins s'engagent à passer une année – une seule année ! – en zone sous-dense. Ainsi, leur liberté d'installation ne sera pas remise en cause à long terme, mais cela leur donnera l'occasion de découvrir des territoires qu'ils ne connaissent pas, parce que les urbains ne vont pas facilement dans les zones rurales – c'est la vérité.

Il y a urgence sur nos territoires, les citoyens nous le rappellent tous les jours. La presse se fait aussi régulièrement l'écho de la dérive des mesures incitatives : cumul d'aides, enchères à la rémunération des gardes de week-end, compétitions d'offres pour attirer les professionnels – dont certaines, parfois, sont ridicules.

La philosophie de la réforme que vous présentez et le numerus apertus amélioré – 20 % de médecins en plus – attireront-ils ces médecins vers les zones peu denses ? J'en doute, et c'est pourquoi je propose une solution qui, peut-être, sera reprise à l'avenir.

Le Président Macron…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.