Intervention de Jean-Pierre Door

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Je me désolidarise des amendements de mes collègues du groupe Les Républicains, mais je leur ai expliqué de vive voix pourquoi avant de prendre le micro. Je voudrais expliquer les raisons pour lesquelles on ne peut pas contraindre à l'installation, comme j'en ai déjà longuement parlé cet après-midi et hier.

Tout d'abord, vous connaissez les chiffres du conseil national de l'Ordre des médecins et de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé : moins de 10 % des étudiants choisissent la médecine générale en mode ambulatoire chaque année. C'est un potentiel très faible, surtout rapporté aux 100 départements.

Le deuxième chiffre que je veux citer, et qui n'est pas celui que j'ai entendu de M. Vigier, est l'âge moyen de la première installation : entre 32 et 33 ans. C'est une donnée officielle de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé. De plus, certains étudiants se sont déjà engagés dans un projet professionnel et dans un projet familial depuis qu'ils se sont engagés dans le premier cycle de médecine, aux alentours de 19 ans.

Des expériences étrangères ont été évoquées : pour la préparation d'un rapport lors de l'antépénultième législature, lorsque je faisais partie de la majorité, j'ai visité l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark et le Canada. Les mesures de contrainte à l'installation s'y sont révélées contre-productives, et ces pays sont revenus sur celles-ci, y compris dans tous les Länder.

Quel sera le choix des étudiants que l'on obligera ainsi à changer leur parcours professionnel ? Ils se détourneront de la médecine générale, pour s'orienter vers la médecine hospitalière, où 2 000 postes sont disponibles aujourd'hui, ou vers la médecine scolaire…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.