Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du mercredi 20 mars 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 5 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Si nous partageons les mêmes positions au-delà de nos divergences politiques, c'est parce que la situation a évolué. Il y a dix ans, madame la ministre, monsieur le rapporteur, je tenais de bonne foi le même discours que vous, tout comme beaucoup d'entre nous. Hélas, nous avons beau avoir essayé plusieurs méthodes, le résultat reste le même. Nous avons construit des dizaines de maisons de santé qui sont aujourd'hui des coquilles vides. Nous avons essayé de salarier les médecins, en vain. Cela étant, nous ne dirons pas, à l'instar de Mitterrand en 1993, à propos du chômage, que « nous avons tout essayé ». Le sujet est délicat.

Loin de nous l'idée de stigmatiser les médecins. Faire passer ces mesures pour de la coercition est vexatoire. Nous serions plus avisés de parler de régulation ou d'encadrement, d'autant que de tels dispositifs existent pour d'autres professions. Les notaires ou les huissiers ne s'installent pas où ils veulent, tout comme d'autres professionnels de la santé – les infirmiers, les kinésithérapeutes, les pharmaciens. Beaucoup de secteurs sont régulés. Nous devons aujourd'hui nous poser les bonnes questions. L'installation sous une forme régulée n'est pas la seule issue. Du reste, il n'existe pas de solution unique : il faut prendre un éventail de solutions.

Nous devons faire comprendre aux médecins qu'ils ne rateront pas leur vie parce qu'ils en auront passé une petite partie en milieu rural ou dans un quartier moins accessible. C'est une question d'aménagement du territoire.

Enfin, nous devons cultiver la notion de lien. Si le lien entre l'armée et la nation est souvent évoqué, il est temps de faire comprendre aux professionnels de la santé que le lien entre la santé et la nation doit être restauré, dans l'intérêt général. S'il est dramatique de ne pas avoir de médecin, il est pire de voir des gens mourir ou souffrir faute de médecin.

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