Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du mercredi 18 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances :

Monsieur le président Ferrand, il est évident qu'il y a eu un accord entre M. Juncker et le président Macron, car on ne peut pas réformer l'Europe sans la France. Or il est nécessaire de réformer l'Europe : tout le monde le sait, tout le monde le dit – le Président de la République a d'ailleurs consacré un discours à cette question, discours que nous approuvons dans ses grandes lignes.

Le président de la Commission européenne a donc besoin de la France pour réformer l'Europe. C'est sans doute pour cela qu'il fait preuve, en retour, d'un peu d'indulgence – ou de connivence, mais ce mot n'est peut-être pas bien choisi – vis-à-vis de la France.

D'ailleurs, c'était au fond la même chose en 2007. À cette époque, le président Sarkozy avait rencontré les dirigeants européens pour leur expliquer les réformes qu'il souhaitait mener et obtenir d'eux un délai. Vous aviez alors dénoncé cette démarche ; pourtant, celle du président Macron aujourd'hui est du même type. Quoi qu'il en soit, il y a eu un accord, une décision, dans le cadre de cette organisation, et il faudra respecter nos obligations.

Deuxième point : nous sommes l'opposition, et l'opposition n'est pas chargée d'établir un budget ; c'est le rôle du Gouvernement, de ceux qui exercent les responsabilités. Dans notre rôle d'opposition, nous avons simplement déposé des amendements que nous défendrons au fur et à mesure.

Ceux que je viens de défendre visent à modifier le tableau présentant l'évolution du solde public. Vous me dites, monsieur le secrétaire d'État, que les chiffres que nous proposons posent problème de tel ou tel point de vue. Mais nous ne disposons pas de l'administration fiscale, nous n'avons pas rédigé un projet de loi de finances de 200 pages !

En tout état de cause, nous aurions choisi une politique différente : nous n'aurions pas proposé le même budget. Nous en aurions discuté : on peut être d'accord, on peut être contre, mais ce n'aurait pas été le même budget. Ce que nous faisons, ici, c'est présenter nos propositions par voie d'amendements, qui sont examinés au fur et à mesure de l'examen des articles de ce texte. L'idée d'ensemble, qui relie tous nos amendements, c'est qu'il faut réaliser 100 milliards d'euros d'économies sur l'ensemble du quinquennat.

Ces économies permettraient de revenir à un taux de prélèvements obligatoires – et surtout à un taux de déficit – à peu près satisfaisant, et en tout cas conforme aux standards européens. Sans cela, on n'y arrivera pas !

Nous avons déjà largement exposé nos propositions d'économies supplémentaires : nous voulons diminuer le nombre de fonctionnaires de façon bien plus importante que vous, …

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