Intervention de Laurent Furst

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Déchets plastiques et pollution des océans

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Le changement climatique et le recul de la biodiversité sont des questions majeures pour l'avenir de l'humanité. Un autre sujet me semble plus qu'essentiel : la pollution des océans.

Les océans sont à l'origine de la vie sur terre, ils constituent une pompe à carbone et produisent de l'oxygène. Les océans nourrissent notre monde, qui compte 7 milliards de personnes et en comptera bientôt 9 milliards. Pourtant, les océans souffrent et se dégradent, notamment à cause des pollutions liées au plastique.

Selon les publications, les chiffres varient, mais nous savons que l'on produit annuellement 55 kilos de plastiques par être humain, que seulement 20 % du plastique est recyclé et que 90 % du plastique non recyclé ou valorisé énergétiquement termine à la mer, principalement par la voie des fleuves. Nous savons aussi que la production de plastique pourrait augmenter de 40 % d'ici à 2030, qu'un sac plastique mettra 450 ans à se désagréger et une bouteille d'eau ou de soda 1 000 ans, et que, d'ici à 50 ans, si rien ne change, la masse de plastique à la mer sera supérieure à celle de poissons. Nous savons en outre que le septième continent, le vortex de plastique, découvert dans le Pacifique nord voilà vingt-deux ans, est désormais suivi d'autres amas qui se forment à la convergence des courants marins. Nous savons quatre autres choses essentielles : le plastique entre dans la chaîne alimentaire, ce qui ne sera pas sans conséquence pour l'homme, qui aura par ailleurs de plus en plus besoin des ressources halieutiques de la planète ; de nombreuses espèces emblématiques de la biodiversité marine, comme les tortues ou les cétacés, sont affectées par l'ingestion de plastique, sans oublier les effets mortifères sur les oiseaux de mer ; le plastique en mer est difficilement récupérable, et les actions engagées en la matière auront plus une dimension de communication – utile au demeurant – qu'un réel effet ; surtout, il faut arrêter cette folie qui met la nature et, à terme, l'homme en danger.

Madame la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, ma question ne porte pas vraiment sur ce que la France fait en France, car nous ne sommes pas excellents, pas très bons. Mais des objectifs ont été fixés, qu'il faut atteindre rapidement. Cela nous permettra de parler à hauteur de ce que nous sommes, c'est-à-dire le deuxième potentiel maritime mondial, la surface maritime mondiale française étant équivalente à celle de la Chine et de la Mongolie réunies.

Voici donc mes questions. Quelle est l'action de la France au niveau international pour changer la donne et faire évoluer la situation ? Ne faudrait-il pas provoquer une conférence de type des COP sur le climat et proposer l'adoption d'un nouveau traité international sur la pollution des océans ? L'Europe existe-t-elle sur un tel sujet ? Très concrètement, est-il possible d'aider les pays pauvres durement frappés par la prolifération du plastique à récupérer celui-ci afin de le recycler ?

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