Intervention de Laurent Nuñez

Réunion du mercredi 27 mars 2019 à 16h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur :

Je voudrais apporter quelques compléments à ce que vient de dire M. le ministre de l'intérieur. M. Masson dit que les CRS et les escadrons de gendarmerie mobile (EGM) sont des unités spécialisées en matière d'ordre public, ce qui est absolument incontestable, et qu'il faut s'appuyer sur elles. Je voudrais le rassurer : c'est ce que nous faisons. Simplement, comme l'a expliqué M. le ministre de l'intérieur, l'ordre public a évolué. Nous sommes de plus en plus confrontés à des groupes extrêmement mobiles, qui se déploient rapidement puis se dispersent, cherchant à diviser les forces de l'ordre. Nous concevons donc de nouveaux dispositifs, en liaison avec les organisations syndicales de policiers et en lien avec les représentants de la gendarmerie nationale, comme vous le savez très bien. Cela a d'ailleurs été le cas, je tiens à le souligner, de l'évolution de la doctrine à laquelle nous avons procédé avec Christophe Castaner entre le 1er et le 8 décembre. Celle-ci nous avait été demandée à l'unanimité. De la même façon, l'évolution récente qui est intervenue a été élaborée avec les forces de l'ordre.

Nous utilisons les forces mobiles, CRS et EGM, en veillant à les associer dans ce qu'on appelle une forme d'interopérabilité avec des forces plus légères, qui peuvent bouger rapidement et sont donc en mesure de procéder à des interpellations, le plus souvent d'ailleurs en appui des forces mobiles. Nous faisons donc toute confiance aux CRS et aux EGM mais, à Paris – en province également –, nous utilisons des dispositifs mixtes, qui donnent tout à fait satisfaction et que nous aurons l'occasion d'inscrire noir sur blanc dans le schéma dont a parlé le ministre de l'intérieur. Je tiens à souligner que c'est Christophe Castaner et moi-même qui avons voulu et imposé cette interopérabilité à Paris entre le 1er et le 8 décembre. Elle existait en province mais pas toujours à Paris, y compris au cours des vingt dernières années. Je veux bien que nous recevions un certain nombre de leçons sur le sujet, mais nous avons su nous adapter, être réactifs et opérationnels ; les forces de l'ordre nous en savent d'ailleurs gré. Nous donnons plus de responsabilités aux CRS et aux EGM : un commandant d'escadron ou de compagnie républicaine de sécurité dispose de davantage de capacité d'initiative, ce qui leur permet, sans attendre une instruction venant de plus haut, d'intervenir immédiatement.

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