Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 15h00
Débat sur la transition écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Les Français vous l'ont dit pendant des mois, mais vous ne les avez pas écoutés : l'énergie leur permet chaque jour de vivre, de se chauffer, de se déplacer. Dès lors, son coût doit rester accessible à tous. Vous devez d'ailleurs vous engager publiquement à ne pas augmenter prochainement le prix de l'électricité.

Dans un monde en tension, l'énergie est aussi un enjeu géopolitique. Tendre vers l'indépendance énergétique de la France, c'est affirmer notre souveraineté. La vision de long terme que nécessitent les questions énergétiques s'accommode mal des modes et des emballements médiatiques. Aussi, le groupe Les Républicains souhaite profiter de ce débat pour rappeler quelques fondamentaux.

D'abord, nous voulons exprimer notre confiance dans l'intelligence humaine, dans les scientifiques et les ingénieurs. Ils sont les seuls à apporter des données techniques objectives, qui permettent aux élus de prendre les bonnes décisions. À l'heure où, grâce à la magie d'internet et de la caméra, chacun devient très vite un spécialiste de tout, c'est un prérequis essentiel.

Parmi les sujets inéluctables, il y a la place du nucléaire dans notre pays. Il faudra la préserver. Le nucléaire civil est un héritage précieux du Général de Gaulle et de Georges Pompidou. Grâce à lui, les Français bénéficient d'une électricité bon marché. C'est un facteur de compétitivité pour nos industries et d'économie pour nos familles. Il permet à notre pays d'être moins sensible aux aléas du marché mondial de l'énergie et de maîtriser son destin. Enfin, rappelons que l'énergie nucléaire n'émet ni particules fines ni dioxyde de carbone. Elle fait de la France l'un des pays qui émettent le moins de gaz à effet de serre.

Dès lors, les priorités doivent être d'une part de moderniser l'ensemble de la filière, de la recherche au traitement des déchets, en passant par le nécessaire renouvellement du parc, d'autre part de réussir la mise en service d'une nouvelle génération de réacteurs nucléaires, la première étape étant celle de l'EPR – réacteur pressurisé européen – de Flamanville. Cette confiance dans l'énergie nucléaire doit nous permettre d'avancer de façon sereine vers un mix énergétique.

N'oublions pas que les experts s'accordent sur une stagnation, voire une réduction, de la consommation d'énergie dans les prochaines années. N'oublions pas non plus que la France a produit plus qu'elle n'a consommé en 2018 : 549 térawattheures contre 474.

Dans ce contexte, il importe de ne pas gaspiller l'argent public. Soutenons l'hydroélectricité, qui a représenté 12 % de la production française d'énergie l'an dernier. C'est l'énergie la plus verte ! Sur ce front, l'un des enjeux sera de refuser la privatisation des barrages lors du renouvellement des concessions. Par ailleurs, à une échelle plus modeste, encourageons la production individuelle d'hydroélectricité sur nos territoires, ce qui n'est pas toujours le cas, en raison d'applications zélées du principe de continuité écologique des cours d'eau.

Par ailleurs, monsieur le ministre d'État, si vous en avez la volonté et le courage, assurons la fermeture sans délai des quatre dernières centrales à charbon !

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