Intervention de Valérie Lacroute

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 15h00
Débat sur la transition écologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Lacroute :

Responsable d'avoir mis en oeuvre une politique massive de matraquage fiscal et de réduction du pouvoir d'achat, qui frappe nos compatriotes, salariés comme retraités, classes moyennes comme populaires.

Responsable d'avoir ignoré ensuite les cris de colère et d'inquiétude exprimés par les Français, les élus nationaux et locaux, et les représentants des corps intermédiaires. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir alerté le Gouvernement ! Notre groupe, Les Républicains, le fait depuis maintenant dix-huit mois. Nos propositions, émises lors des discussions des projets de loi de finances pour 2018 et 2019, ont été ignorées ! Entendez nos remarques ! Notre groupe Les Républicains est soucieux de prendre ses responsabilités pour favoriser une sortie de crise et répondre aux revendications des gilets jaunes sur la reconnaissance du travail, sur le ras-le-bol fiscal et sur l'abandon des territoires.

Aussi, le grand débat auquel vous nous proposez de participer ne doit pas se réduire à un simple exercice de communication ou servir de tremplin pour les élections européennes. Il doit avant tout servir à proposer des solutions qui répondent aux attentes des Français, notamment sur le thème de la transition écologique qui nous intéresse ce soir, en particulier dans le domaine des transports.

Nous le savons tous, la préservation de la planète et de l'environnement constitue un enjeu vital et une priorité absolue, qui nécessitent la mise en oeuvre de politiques puissantes et de mesures fortes. Or l'augmentation massive de la fiscalité sur les carburants et, plus largement, de la fiscalité écologique, conduite au nom de l'objectif de la transition écologique, a posé la question de son acceptabilité. Alors que 70 % des Français sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, cette proportion monte à 90 % d'entre eux en milieu rural ! La voiture est indispensable pour ces gens-là : écoutez-les !

Nous, membres du groupe Les Républicains, demandons au Président de la République qu'il s'engage à ne plus augmenter d'un centime la fiscalité sur les carburants jusqu'à la fin du quinquennat. Cette fiscalité rapporte à elle seule 38 milliards d'euros de recettes, dont seulement 8 milliards d'euros vont à la transition écologique. Comment est-ce possible ?

Nous demandons aussi au Président de la République qu'il s'engage à allouer une plus grande part du produit de cette fiscalité à l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, afin de favoriser le développement des transports en commun, de financer le renouvellement du matériel ferroviaire, de consacrer des crédits au maintien des petites lignes de transport en milieu rural, de respecter les engagements de l'État dans le financement des projets avec les collectivités dans le cadre des contrats de plan avec les régions, d'affecter les recettes de la route exclusivement à son entretien et à la sécurité routière, de permettre aux collectivités de faire des expérimentations en matière de mobilité – transport à la demande, covoiturage, etc.

Nous demandons au Président de la République qu'il s'engage à consacrer une plus grande part du produit de cette fiscalité à une politique en faveur de la mobilité, afin de renforcer les aides et les primes pour accélérer le renouvellement du parc automobile, de mieux aider l'achat d'un véhicule plus récent et plus propre, de mettre en place une fiscalité incitative pour encourager les entreprises à investir, de privilégier l'incitation fiscale pour les Français qui font du covoiturage et d'instaurer un « forfait mobilité » pour les Français qui ne bénéficient pas de transports en commun.

Nous demandons au Président de la République qu'il s'engage à réaffecter l'intégralité du montant de la taxe d'aménagement du territoire due par les sociétés d'autoroutes aux services nationaux conventionnés, et à revenir enfin sur la limitation de la vitesse à 80 kilomètres heure imposée sur l'ensemble des routes secondaires. Les acteurs locaux connaissent mieux que quiconque la dangerosité de la route. Appuyez-vous sur eux !

Le Gouvernement doit tout mettre en oeuvre pour permettre aux Français de se déplacer sur l'ensemble du territoire urbain et rural, par tous les modes de transport, à un coût acceptable.

Comme vous le voyez, le groupe Les Républicains vous propose des solutions. Entendez les remarques qui remontent de nos territoires ! Arrêtez d'augmenter les taxes, et affectez réellement les prélèvements à la transition écologique : cela améliorera la mobilité des Français tout en leur redonnant du pouvoir d'achat.

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