Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 21h45
Débat sur la fiscalité et les dépenses publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire ici, la réforme de la dépense publique doit être massive, mais elle doit être surtout menée avec l'ensemble des agents du service public, qui se consacrent au bon fonctionnement de ces services publics et servent l'intérêt général. Ce sont eux qui sont à même d'analyser les pistes d'économies possibles, les dépenses superflues, les doublons dans l'exercice de certaines missions, les procédures trop longues qui mettent à mal l'efficience de nos dépenses.

Certains d'entre eux ont pu me citer des exemples très concrets. Je vous en livre un : une carrosserie d'un service d'État qui ne commande jamais les pare-brise à la bonne taille, obligeant les agents à les redécouper eux-mêmes. Pourquoi commander des pare-brise trop grands pour les véhicules concernés ? Où est l'efficacité de la dépense publique ? J'aimerais comprendre !

Mais les usagers eux-mêmes sont parfois confrontés à des aberrations. Ainsi, quelqu'un m'a raconté devoir se rendre à l'hôpital pour son traitement tous les dix jours, pour une demi-journée : son transport est pris en charge, tout comme les soins qui lui sont prodigués à l'hôpital. Le coût peut être estimé à environ 2 000 euros par mois pour l'État. Pourtant il existe un appareil qui lui permettrait de réaliser ce soin chez lui, en toute sécurité et en toute quiétude ; mais la location de cet appareil coûte 300 euros par mois, et elle n'est pas prise en charge… Perte nette pour l'État : 1 700 euros mensuels, sans compter une perte de qualité de vie certaine pour cette personne. Comment l'expliquer à nos concitoyens ?

Ce ne sont là que quelques exemples concrets et j'imagine que les milliers de contributions du grand débat national vous en donneront des centaines similaires. J'espère que vous pourrez réellement vous en servir pour diminuer ces dépenses publiques inutiles.

Mais d'autres pistes doivent également être explorées, pour diminuer les dépenses publiques et surtout les rendre plus efficientes. D'abord, et vous allez dans ce sens, il faut instaurer une plus grande souplesse dans la fonction publique, afin de permettre à l'ensemble des recruteurs publics d'embaucher plus facilement, en fonction de besoins qui peuvent être ponctuels, tout en rémunérant mieux leurs agents. Les chiffres publiés la semaine dernière sur le nombre d'heures travaillées par les fonctionnaires de l'État doivent nous amener à nous interroger, et constituent une réelle piste d'économies. Je crois nécessaire de se saisir de ce sujet pour sûrement mettre fin à des avantages qui ne se justifient plus et pour économiser des postes au sein des administrations de l'État.

En parallèle de cette piste interne à l'État, nos concitoyens ont posé la légitime question des salaires et des indemnités des fonctionnaires et des élus. Cette question, je crois, mérite une réponse et nous vous en soumettons une, grâce à la proposition de loi déposée par notre collègue Thierry Benoit : plafonner le cumul entre les indemnités de fonction et la retraite, mais également entre les indemnités de fonction et un salaire.

Plusieurs salaires ont été dévoilés dernièrement, comme celui de Mme la présidente de la Commission nationale du débat public. Nous devons nous interroger. Est-il normal que son salaire soit plus élevé que celui d'un ministre ?

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