Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 21h45
Débat sur la fiscalité et les dépenses publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Ce débat sur les questions de fiscalité et de dépenses publiques nous offre l'occasion de nous faire dans le prolongement de votre grand débat national, l'écho dans cet hémicycle des revendications des gilets jaunes et de la majorité de Français qui les soutiennent.

Pour rappel, dès le lancement de cette opération de communication, vous avez balayé d'un revers de la main la revendication du rétablissement de l'ISF.

Pour rappel encore, des cahiers de doléances de l'époque révolutionnaire aux contributions écrites déposées aujourd'hui en mairie, aujourd'hui peu de choses ont changé : la première demande populaire demeure celle de la justice fiscale. Le peuple consent à l'impôt si et seulement si celui-ci est juste. Il s'acquittait naguère de la dîme en pensant que son produit irait aux nécessiteux. S'il contribue aujourd'hui à la solidarité nationale, il assiste impuissant à la fermeture des maternités, des classes dans la ruralité, des transports en commun, des bureaux de poste, des gares SNCF, des agences EDF, des bureaux du Trésor public, des CIO…

Alors que les ménages doivent faire face à l'augmentation de dépenses incompressibles comme le gaz, l'électricité, ou l'essence, que voient-ils dans les médias ? Que pour une autre partie de la population, les plus fortunés, les cadeaux se multiplient : transformation de l'ISF, institution de la flat tax, niches fiscales, baisse de l'impôt sur les sociétés, CICE. Pire, ils se rendent compte qu'instituée sous couvert de la lutte pour la protection de l'environnement, la taxe sur les carburants, qui pèse davantage sur les classes populaires, est en réalité en grande partie affectée au remboursement des largesses consenties en faveur des plus riches. Comment, dans ces conditions, ne pas éprouver un sentiment d'injustice ?

Contrairement à ce que vous avez matraqué sur toutes les chaînes d'information en continu et que vous venez de nous répéter, monsieur Darmanin, nos concitoyens ne demandent pas moins d'impôt, mais mieux d'impôt.

Le Gouvernement a demandé aux Français comment notre pacte social pouvait être mieux organisé. Voici donc, pour la énième fois, nos propositions en ce sens : mise en place de quatorze tranches d'impôt sur le revenu, suppression des niches fiscales inefficaces, instauration d'un impôt sur les sociétés vraiment progressif, rétablissement de l'ISF et augmentation du SMIC.

Monsieur le ministre, qu'est-ce qui vous empêche d'entendre ces propositions qui traduisent les aspirations majoritaires de nos concitoyens ?

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