Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2019 à 21h45
Débat sur la fiscalité et les dépenses publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran :

Madame la ministre des solidarités et de la santé, nous avons en France le plus haut niveau de dépenses sociales – plus de 720 milliards d'euros par an – , ainsi que le système de protection sociale le plus efficace, le plus protecteur. Par temps de crise, comme en 2008, c'est un filet de sécurité qui limite l'explosion de la misère. Au quotidien, il assure à chaque Français des soins de qualité, un soutien fort pour élever ses enfants, des revenus décents en cas de perte d'emploi ou de retraite.

Ce modèle social doit pourtant évoluer. Le déficit de la sécurité sociale semblait une fatalité ; en 2018, nous l'avons à nouveau divisé par quatre. La dette sociale accumulée était devenue trop lourde ; nous l'aurons entièrement remboursée en 2024. Le chômage de masse nous invitait à réorienter davantage le financement social vers l'impôt plutôt que vers les cotisations sociales ; c'est désormais chose faite.

Pourtant, nous devons relever de nouveaux défis, corrélés au vieillissement de la population. Le financement des retraites n'est pas assuré à moyen terme. Sujet indépendant – et qui, à mon sens, devrait le rester – , la dépendance explose, et nous oblige à l'intégrer comme un risque à part entière dans la sécurité sociale.

Ces enjeux sociétaux sont majeurs. Ils sont aussi une préoccupation inscrite dans le quotidien des Français.

Il faut donc trouver de nouveaux financements. On le sait, il n'y a pas d'argent magique. L'équation est complexe. Augmenter les recettes sociales ? Notre majorité, comme cela a été rappelé ce soir, a pris l'engagement clair de ne pas augmenter les impôts, et même de les réduire. Réduire les dépenses sociales ? Pas simple, car ces dépenses concernent la famille, la santé, le handicap, le chômage, les retraites.

Pourtant, il faudra bien faire des choix, tout en tenant les engagements que nous avons pris devant les Français. Chacun perçoit la complexité de l'exercice. La majorité compte bien y prendre toute sa part, afin d'accompagner, orienter, expliquer les arbitrages qui seront faits. Au-delà, nous avons pris l'engagement devant les Français de les impliquer directement dans les grands choix budgétaires pour la nation.

Cet enjeu du financement de notre modèle social, le modèle du XXIe siècle, est une priorité absolue. C'est pourquoi, madame la ministre, je souhaiterais que vous nous fassiez part des orientations et de la méthode envisagées par le Gouvernement en la matière.

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