Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 15h00
Débat sur la démocratie et la citoyenneté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

Dans le cadre du grand débat national, le Président de la République a souhaité interroger les Français sur nos institutions, en particulier sur les changements à opérer dans notre système politique, qu'il juge trop peu efficace, trop peu représentatif et trop peu responsable. Mais vouloir apporter des réponses principalement institutionnelles à l'actuelle crise économique et sociale est dénué de sens au regard du quotidien de nos concitoyens et démontre l'incompréhension des enjeux par le Président de la République.

Pour le groupe Les Républicains, il s'agit surtout, avec les mesures évoquées – la diminution du nombre de parlementaires, l'introduction d'une dose de proportionnelle ou la limitation du nombre de mandats dans la durée – , de détourner l'attention des sujets importants en n'assumant pas les conséquences d'une politique redoutable : une fiscalité trop lourde, des classes moyennes qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, des retraités victimes des taxes, un pouvoir d'achat en berne, une France qui s'inquiète pour son avenir.

L'une des solutions à la crise que nous vivons aujourd'hui serait-elle donc de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires ? Je ne le crois pas. Ce nombre passerait de 925 à 648, ce qui, couplé à l'introduction d'une dose de proportionnelle, aurait pour effet de supprimer 242 circonscriptions, soit presque la moitié de celles qui existent actuellement, chaque député voyant la superficie de sa circonscription gonfler de 80 %.

En faisant le choix de la proportionnelle, vous préférez les intérêts des partis à ceux du pays, alors qu'elle est presque toujours source d'instabilité ou, pire, de paralysie.

La réforme proposée réduirait considérablement la représentation des Français. Ce sont les circonscriptions rurales, celles où est née l'inquiétude et où la colère a grondé en premier, avec le mouvement des gilets jaunes, qui seront les premières affectées par les réponses institutionnelles envisagées.

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