Intervention de Nicole Belloubet

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 15h00
Débat sur la démocratie et la citoyenneté

Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice :

Les expressions de chaque groupe de l'Assemblée nationale sont essentielles pour formuler un diagnostic, dans le cadre du pluralisme qui caractérise notre démocratie. Viendra ensuite le temps de la décision. Le Parlement sera alors à nouveau saisi, au sujet des choix proposés. C'est dans l'ordre logique des choses.

Des milliers de débats tenus sur notre territoire et des centaines de milliers de contributions adressées au site internet du grand débat national, nous n'avons pas encore effectué la synthèse précise et exhaustive. Ce travail minutieux, mené sous le regard des garants, est toujours en cours tandis que je vous parle, mesdames, messieurs les députés.

Toutefois, quiconque ici a assisté à des débats – tel fut mon cas, comme celui de la plupart d'entre vous – a pu voir émerger des attentes, qui constituent autant de points de repère pour construire un projet d'avenir. Il faut donc que nous entendions ce que nous ont dit les Français.

De quoi ont-ils voulu nous parler ? Que nous ont-ils dit de leurs difficultés et de leurs espérances ? Il me semble, si l'on regarde les choses de haut, qu'ils ont voulu nous parler de la démocratie, de la République et, finalement, de la France.

De la démocratie, tout d'abord. Par son organisation même, le grand débat national a constitué, en quelque sorte, un témoignage de ce que veulent les Français à ce sujet.

Je ne pense pas qu'on puisse en conclure – et c'est important – qu'ils rejettent nos institutions telles qu'elles se sont constituées au fil du temps ni, plus substantiellement, qu'ils rejettent la représentation politique.

Ce qui m'a frappée, au cours des débats auxquels j'ai assisté, c'est un manque général de confiance, que beaucoup d'entre vous ont évoqué tout à l'heure, découlant d'un sentiment profond, inquiétant, que les élus ne sont plus connectés au réel et à nos concitoyens.

Il y a là – je tiens à le dire ici – une profonde injustice envers ceux et celles qui, élus nationaux et locaux, ont choisi le service des autres, exerçant leurs responsabilités dans des conditions souvent difficiles, comme le rappelait tout à l'heure M. Castellani.

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