Intervention de Laure de La Raudière

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière :

C'est pourquoi le groupe UDI, Agir et indépendants préconise que chaque citoyen dispose des coordonnées d'un agent administratif référent et polyvalent de proximité, pour que celui-ci puisse l'assister dans ses démarches administratives variées, en direction de l'État, des partenaires de l'État ou des collectivités. Plutôt que penser « maison de service au public », qui est un lieu d'accueil, je vous propose de penser « interlocuteur polyvalent », dont il conviendra de définir le niveau de compétence et de mutualisation nécessaire, afin qu'il puisse traiter 95 % des demandes des personnes ne souhaitant pas ou ne sachant pas réaliser les demandes en ligne. C'est essentiel : non seulement cette mesure satisfera les citoyens, mais elle contribuera certainement aussi à la baisse des dépenses publiques grâce à une meilleure efficacité du service public.

Le deuxième thème largement débattu dans les réunions du grand débat national est la nécessité de la chasse au gaspi d'argent public au plan national. C'est le cas dans de nombreux domaines et il est possible, du reste, de s'interroger sur certains choix en matière de transition écologique, quand on sait que les résultats de certains promoteurs de parcs éoliens atteignent 150 % à 200 %. Il est vrai que tel n'est pas le sujet de ce soir.

Beaucoup de nos concitoyens nous ont interrogés sur le rôle, l'efficacité et le coût de plusieurs institutions. Après tout, c'est bien normal : ce sont eux qui les financent. En juillet 2017, devant les parlementaires réunis en Congrès, le Président de la République avait promis de faire le nettoyage – c'était son idée, ce sont mes mots – de tous les conseils nationaux et comités Théodule, qui ont été constitués au fil du temps et des débats politiques, et dont personne ne sait plus vraiment, au Gouvernement, à quoi ils servent. Un travail a été réalisé depuis 2011 : nous sommes passés de 668 commissions et instances consultatives placées directement auprès du Premier ministre, des ministres ou de la Banque de la France, à 387 à la fin de l'année 2018. Mais l'effort se tarit et il en reste tout de même 387 : une paille !

Changeons radicalement la donne : confions au Conseil économique, social et environnemental – CESE – toutes ces missions : d'ailleurs, son rôle, dans l'absolu, est de les remplir. À lui, à moyens constants, d'organiser les consultations et d'interréagir avec le Gouvernement. Sinon, les citoyens et leurs représentants seront en droit de se demander à quoi sert le CESE. S'il n'a pas cette utilité, pourquoi le conserver ?

Le troisième sujet, sur lequel je ne saurais rester silencieuse tant il a été débattu dans ma circonscription, est l'offre de services en matière de santé. Manque de médecins généralistes, d'ophtalmologues, de gynécologues, de psychiatres, de kinésithérapeutes, d'infirmières, d'aides-soignantes à l'hôpital ou en maison de retraite : partout, ce sont les témoignages de vie poignants de ceux qui ont vu leur proche décéder faute d'avoir trouvé le médecin à temps, de ceux qui soulignent combien le manque de personnel conduit à l'isolement de leur parent en maison de retraite et qui en souffrent terriblement, ou de ceux, encore, qui sont exténués par la charge de travail dans les EHPAD ou à l'hôpital : ils ont le sentiment de ne pas pouvoir exercer leur mission avec l'humanité nécessaire, en raison d'un planning trop chargé.

Ces témoignages, nous les avons tous entendus durant les réunions du grand débat ou, si souvent, lors de nos permanences. Ce sont des cris d'alarme : pourtant, le champ du social ou celui de la santé n'était pas identifié comme un sujet spécifique du grand débat national.

Voici les propositions que je fais ce soir au nom du groupe UDI, Agir et indépendants : une méthode différente pour assurer le service public auprès de nos concitoyens, en nommant un agent administratif référent et polyvalent, véritable aide sur mesure en fonction des besoins de chacun ; un souci de simplification administrative, réellement efficace, avec des objectifs par ministère et une publication des résultats obtenus ; une fusion de tous les conseils nationaux et autres comités Théodule avec le CESE, comme l'avait proposé le Président Macron ; enfin, un véritable renforcement des services de santé et de dépendance dans tous les territoires, tant ce service public de proximité, qui est au coeur de notre pacte social, est aujourd'hui en souffrance.

Telles sont les propositions que nous souhaitons voir reprises parmi les annonces du Gouvernement.

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