Intervention de Sylvie Tolmont

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Tolmont :

Face à une crise sociale sans précédent, qu'il a d'abord dédaignée de toute sa hauteur jupitérienne et à laquelle il n'a su apporter de solution pérenne, le Président de la République a donc joué la carte du grand débat. Mais pouvions-nous réellement nous attendre à autre chose qu'un exercice faussé, avec un Président de la République invitant nos concitoyens à choisir les services publics qu'il faudrait supprimer en échange d'une baisse d'impôts ? Une question pernicieuse s'il en est, d'autant que l'exécutif en connaît d'ores et déjà fort bien la réponse. En effet, alors que la majorité des citoyens souhaitent garder inchangé le périmètre actuel des missions de service public, votre CAP 2022 promet le contraire.

Notons également l'extrême contradiction du Gouvernement, qui axe ce débat sur le terrain budgétaire en prétextant réduire le déficit public après avoir si promptement consenti près de 25 milliards d'euros sur l'ensemble du quinquennat aux 1 % les plus riches. Face à une politique allant à l'encontre des attentes exprimées et bénéficiant seulement à une minorité, les citoyens réclament plus de justice, d'égalité et de cohésion sociale. Ces failles, comme les nomme un récent avis du Conseil économique, social et environnemental, qui traversent notre société et divisent les Français, appellent au contraire à une amélioration des services publics.

La politique idéologique de l'exécutif est aux antipodes de ces aspirations. Gouvernée par le management privé, elle nous pousse, au contraire, vers une société individualiste et profondément inégalitaire. Elle divise au lieu de rassembler. Rien de plus logique, alors, que le service public, instrument du bien commun et soumis aux principes de continuité, de mutabilité, d'égalité et de neutralité, soit si durement attaqué. Pas un jour ne passe sans que les Français constatent le recul des services publics qui visent pourtant à couvrir leurs besoins les plus fondamentaux : s'instruire, se déplacer, se soigner.

Dans le domaine de l'éducation, les dotations en professeurs supplémentaires ne sont pas suffisantes pour assumer les prétentions affichées du Gouvernement d'assurer le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire, tout en maintenant un nombre de professeurs suffisant dans les autres établissements. Le dispositif « plus de maîtres que de classes », que nous avions instauré, a ainsi été complètement épuisé et les écoles rurales sont particulièrement frappées par les fermetures de classe.

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