Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Gérald Darmanin, ministre de l'action et des comptes publics :

Monsieur le député, j'avoue avoir du mal à suivre vos évolutions. Il y a peu, vous avez cosigné une proposition de loi, enregistrée le 21 mars 2018, visant à réserver le statut de la fonction publique aux agents exerçant une fonction régalienne. Dans l'exposé des motifs, vous expliquez la nécessité de retirer le statut d'agent public, donc d'accepter le phénomène d'externalisation. La proposition de loi ne comptant que sept signataires, il ne s'agit pas d'un texte de l'ensemble du groupe.

Je crois comprendre aujourd'hui qu'à peine un an plus tard, peut-être influencé par le grand débat, vous n'êtes plus favorable à l'externalisation.

Vous citez le président de la région des Hauts-de-France. Il se trouve que comme vous, je le connais bien. J'ai lu récemment une interview très intéressante au Journal du dimanche, où il expliquait qu'il fallait que l'État se recentre sur ses fonctions régaliennes. Dans sa propre collectivité, où je siège, dans sa majorité d'ailleurs, vous le savez, nous externalisons certaines activités. Dans votre propre circonscription, le centre aquatique de la base urbaine de loisirs de Saint-Quentin, que Xavier Bertrand a mis en place avec succès, est par exemple externalisé.

Il faut donc arrêter les postures, qui me semblent contrevenir à l'esprit public que nous partageons.

Il y a eu des rapports de la Cour des comptes, de l'Assemblée nationale, du Sénat, et d'une société privée, qui s'appelle Webhelp et propose des externalisations. Je l'ai reçue, comme toutes les contributions au grand débat. À certains moments, externaliser n'est pas tout à fait idiot : il faut savoir le faire. J'en parlais notamment à propos de la récupération du numéraire du paiement en liquide dans les réseaux des finances publiques.

Elle pourrait être confiée aux buralistes ou aux agents de La Poste, qui ne me semblent pas être les émanations du capitalisme le plus sauvage qui puisse exister. D'un côté, La Poste rencontre un problème car le nombre de courriers diminue ; de l'autre, les buralistes doivent envisager d'autres activités que la seule vente de tabac.

Il ne me paraît pas totalement délirant que le lieu où l'on vend des timbres fiscaux puisse aussi être celui où l'on paie ses amendes. En revanche, d'autres domaines ne doivent pas être donnés au secteur privé. Je suis non pas dans l'idéologie, mais dans la pratique, et pour l'efficacité, au service de nos concitoyens.

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