Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 4 avril 2019 à 9h30
Pouvoir d'achat des français — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il faut se souvenir que les dépenses publiques sont aussi des recettes. À l'inverse, si vous voulez réduire des dépenses qui ne servent pas à grand-chose, voici des pistes : le CICE et ses 20 milliards d'euros de recettes annuelles en moins, et même 40 milliards en 2019, ou encore beaucoup d'autres exonérations qui favorisent toujours les entreprises, le capital, sans qu'on en voie les conséquences favorables pour l'intérêt général et l'économie nationale.

Je conclurai en disant que la dette publique, qu'on nous présente comme insupportable, faisant appel à un apparent bon sens qui incite à comparer la situation de notre pays à celle d'un chef de famille dépensant l'argent qu'il n'a pas, revient à comparer les stocks et les flux. Souvenez-vous que la France n'est pas endettée à 100 % de son PIB annuel, mais sur sept ans, et que comparer stocks et flux aboutit évidemment à un constat alarmant, mais dénué de réalité, car l'endettement de notre pays ne se traduit financièrement que par les intérêts qu'il paie chaque année, ce qu'il peut largement supporter. Je ferai du reste remarquer que la garantie demandée dans les partenariats public-privé – je pense à la liaison Lyon-Turin – , c'est toujours celle des États. Or, vu le patrimoine du nôtre, nous sommes très loin de connaître en situation de faillite. Si j'avais eu plus de temps, j'aurais étoffé mon explication. En tout cas, la référence à la dette justifie malheureusement souvent une politique d'austérité au service d'une monnaie forte, au service d'une politique économique bénéficiant à l'Allemagne et aux rentiers allemands, mais pas à un pays comme le nôtre. La France a besoin, au contraire, d'une redistribution du pouvoir d'achat et d'investissements sur le long terme.

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