Intervention de Michel Larive

Réunion du mercredi 13 mars 2019 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Madame la présidente, madame la vice-présidente, monsieur le président, mes chers collègues, tout le rapport est tourné vers la question du « comment ? », et nous oublions la question du « pourquoi ? » Vous vous demandez comment augmenter les recettes publicitaires et préconisez donc une dérégulation du secteur, en favorisant la levée des secteurs interdits. Ce faisant, vous autoriseriez des mesures qui pourraient déstabiliser le monde de l'édition et du cinéma, en favorisant la publicité ciblée, en permettant que les obligations, notamment d'indépendance, soient appréciées au niveau du groupe et non au niveau des chaînes.

Vous faites aussi le constat du détournement des usagers de la télévision classique. En effet, ils se dirigent plus massivement vers l'offre télévisuelle à la demande ; toutefois, cela répond à des besoins de qualité, d'absence de publicité et de souplesse de diffusion ; or, vos préconisations augmentent la publicité et ne prévoient pas d'investissements massifs pour permettre des productions de plus grande qualité. Certaines chaînes ont pourtant fait ce choix, je pense notamment à Arte, qui a su adopter le virage numérique avec intelligence et réactivité.

Nous pensons au contraire que c'est en investissant davantage, en faisant en sorte que France Télévisions soit propriétaire des productions qu'elle distribue, en encourageant des productions de grande qualité, en limitant la publicité ou en permettant un accès à ces productions sur des plateformes de vidéo à la demande, plus performantes, que France Télévisions pourra attirer à elle un nouveau public, plus jeune et plus exigeant. Or, les 1 200 licenciements prévus à France Télévisions, la dérégulation que vous proposez, en permettant de limiter les contraintes qui pèsent sur les chaînes et qui contribuent pourtant à leur qualité, tout cela ne va pas dans un sens qui permette à France Télévisions d'envisager son avenir sereinement. Ma question est donc la suivante : continuerez-vous, mesdames, à regarder la télévision que vous esquissez dans ce rapport ?

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