Intervention de Anton Maria Battesti

Réunion du jeudi 21 mars 2019 à 9h05
Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en france

Anton Maria Battesti, responsable des affaires publiques de Facebook France :

Facebook est un service qui compte presque 3 milliards d'utilisateurs dans le monde et près de 35 millions en France. Il fait partie d'une famille d'applications qui regroupe Instagram, WhatsApp et Oculus.

Les règles, appelées « standards de la communauté », autrefois internes et utilisées par nos modérateurs, ont été rendues accessibles à tous au printemps dernier. Chacun peut en prendre connaissance, apporter une contribution ou faire part de ses critiques. Évidemment, ces règles ne sont pas supérieures à la loi – nous respectons la législation des pays dans lesquels notre service est disponible.

Par ailleurs, notre plateforme applique une politique d'identité réelle : nul ne peut s'inscrire sur la plateforme sous pseudonyme ou de manière anonyme, comme c'est le cas sur d'autres réseaux sociaux. C'est une spécificité de Facebook, qui nous conduit à retirer chaque année plusieurs millions de faux comptes – l'année dernière, il en a été supprimé 1,5 milliard. Il convient aussi de rappeler que cette politique est un outil extrêmement utile pour lutter contre la haine et les fake news, autre sujet très important.

Nous mettons en oeuvre les moyens technologiques et humains pour faire appliquer et respecter les règles. Dans le monde, 30 000 personnes travaillent à la définition des règles du service, à leur mise en oeuvre et à la modération des contenus, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le signalement, moyen privilégié de détection des contenus contrevenants, va céder de plus en plus de place à des technologies d'intelligence artificielle. En matière de terrorisme, 99 % des contenus sont détectés avant même toute forme de signalement, et cela est vrai aussi pour la lutte contre la pédopornographie. Nous souhaitons que les progrès soient aussi spectaculaires en matière de discours de haine et d'extrémisme violent.

Je précise qu'un certain nombre d'organisations n'ont pas droit de cité sur notre plateforme. Quelques-unes s'en sont plaintes publiquement. Je ne souhaite pas ici être plus précis, pour les raisons que j'ai évoquées en introduction.

Nous mettons aussi en place des mesures d'éducation aux différents programmes ; nous avons lancé l'an dernier un fonds pour le civisme en ligne, doté d'un million d'euros, dont le but est d'aider des associations à développer des programmes ou des initiatives qui concernent la haine, les fake news et le cyber harcèlement. Le nom des lauréats de cette première édition a été révélé lors du Safer Internet Day, à la fin du mois de février.

Enfin, nous avons mis en place une collaboration avec le Gouvernement français, annoncée par le Président de la République lors de l'Internet Governance Forum, à Paris, en novembre. Il s'agit d'ouvrir les portes de la modération de Facebook à un groupe d'experts du Gouvernement, afin qu'ils puissent évaluer et mieux connaître nos pratiques. Si une régulation est mise en oeuvre – sujet que nous aborderons sûrement ensemble – il sera alors plus aisé de réconcilier la théorie et la pratique. En tout cas, nous jouons la transparence vis-à-vis des autorités et nous répondons régulièrement à leurs questions.

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