Intervention de Raphaël Schellenberger

Réunion du jeudi 21 mars 2019 à 11h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Ma question porte sur l'hydrogène, qui peut être un élément de rencontre des différents réseaux que vous gérez.

S'agissant de la production, nous sommes aujourd'hui dans une logique de soutien de l'hydrogène vert considéré comme un outil de stockage de l'électricité. Mais on peine à admettre que l'hydrogène « gris » et l'hydrogène fatal, issus de process industriel, puissent aussi être valorisés. Ils ne sont pourtant pas moins verts que d'autres hydrogènes issus d'une électrolyse anticipée dans le cadre de la gestion d'une pointe d'électricité. Je pense à une entreprise de ma circonscription qui produit de l'hydrogène fatal par électrolyse de l'eau, parce que le process industriel comprend une électrolyse. On n'arrive pas à mettre en place les règles relatives à la valorisation de ce produit, alors qu'il est techniquement et environnementalement tout à fait comparable à celui réalisé dans une usine spécialisée dans l'électrolyse. Alors que la transition énergétique devrait nous inciter à être ouverts à l'expérimentation, alors que vous dites qu'il faut se garder des certitudes et que nous sommes plutôt dans une phase de questionnement, n'est-on pas en train de répéter une attitude qui a conduit souvent la France à l'échec en matière d'innovation ?

Après la production se pose la question du stockage de l'hydrogène. L'acceptabilité de stockage d'hydrogène peut-elle être mise sur la place publique ? Est-on prêt à porter ce genre de débat ? J'ai conscience de l'incongruité de la question, puisque c'est un politique qui la pose à des techniciens alors que cela devrait être l'inverse, mais votre réponse m'intéresse.

Comment voyez-vous se construire le marché de la mobilité hydrogène ? On a beaucoup parlé de la mobilité électrique. J'ai retenu que l'essentiel serait la pluralité des modes énergétiques pour la mobilité mais, pour l'hydrogène, j'ai l'impression qu'on prend du retard.

Enfin, est-ce qu'on n'est pas en train, par dogmatisme, parce que l'on considère que le gaz n'est pas suffisamment vert, de se priver d'unités de production d'électricité au gaz, alors qu'on peut verdir le gaz et qu'on pourrait ainsi anticiper des cycles plus vertueux dans la production d'électricité ou d'autres sources de chaleur à base de gaz, qui auraient été verdies ?

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