Intervention de Régis Juanico

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Débat sur la politique industrielle du gouvernement : ni défensive ni offensive

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Le 27 mars dernier je vous ai interrogée ici même, madame la secrétaire d'État, sur la liquidation judiciaire de l'une des dix plus grosses imprimeries de notre pays, l'entreprise stéphanoise Loire Offset Titoulet, pour vous demander d'améliorer significativement le contenu du plan de sauvegarde de l'emploi et de sortir dignement de ce gâchis industriel et humain, dont 133 ex-salariés subissent très directement les conséquences. Ces derniers se battent courageusement et occupent toujours leur entreprise.

Il y a un mois, j'évoquais devant vous les doutes des organisations syndicales en ce qui concerne la recherche effective de repreneurs potentiels par les dirigeants de l'entreprise. À cet égard, la récente publication du rapport du cabinet d'expertise mandaté par le comité d'entreprise est lourde de sens. Au-delà des mesures de reclassement externe, qualifiées d'« a minima » et de « décalées » par rapport à la réalité des besoins des salariés, le cabinet APEX conclut à « une liquidation judiciaire qui interroge sur son déroulement ».

APEX évoque un plan de sortie du redressement judiciaire ambitieux mais irréalisable. Deux leviers devaient être actionnés pour pérenniser l'entreprise : la recherche d'un partenaire susceptible d'en prendre le contrôle ; des efforts assidus sur les aspects commerciaux.

S'agissant d'un éventuel partenaire, les démarches de la direction, toujours selon APEX, semblent relever d'actes plus formels que réels, compte tenu de la faiblesse des moyens engagés à cette fin. On peut même parler d'une volonté manifeste des dirigeants de ne pas ouvrir le capital.

Sur les aspects commerciaux, le bilan, à la fin de 2018, montre que les engagements pris devant le tribunal il y a un an n'ont pas été tenus, faute d'une action commerciale suffisamment renforcée dans un secteur concurrentiel et difficile.

La situation dans laquelle s'est retrouvée l'entreprise semble donc aussi découler d'un défaut de gestion et de prise de décision dans la sortie du redressement.

Ma question, madame la secrétaire d'État, est donc triple : quelle compensation des AGS – assurance garantie des salaires – pourrait-elle être apportée aux salariés qui ont subi cet immense préjudice ? Quand la direction interministérielle aux restructurations d'entreprise pourra-t-elle recevoir les représentants des salariés, comme vous vous y êtes engagée ? Comment, enfin, l'État entend-il se positionner dans la demande de clarification des responsabilités des dirigeants de Loire Offset Titoulet, sachant que le mandataire demande la désignation d'un expert pour examiner la comptabilité de l'entreprise et des autres sociétés des dirigeants, et que les syndicats et le CSE – comité économique et social – engagent également les procédures judiciaires appropriées ?

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