Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement sur le maintien des services publics sur le territoire

Olivier Dussopt, secrétaire d'état auprès du ministre de l'action et des comptes publics :

Madame Luquet, vous avez eu raison de souligner, dans votre question, que le numérique peut représenter une opportunité extraordinaire en matière d'accès aux services publics en même temps qu'entraîner un risque très important de décrochage, qui peut nourrir un sentiment de relégation chez les usagers.

Nous considérons qu'il s'agit d'une opportunité, dans la mesure où le développement de systèmes, d'applications et de services dématérialisés offre aux usagers du service public de nouvelles possibilités, tant en matière d'horaires de connexion, de lieu de connexion – puisque celle-ci est possible depuis leur domicile – que de facilité d'accès au quotidien. C'est la raison pour laquelle nous avons comme objectif de dématérialiser l'ensemble des services publics de l'État, ou en tout cas de les rendre accessibles de manière dématérialisée, d'ici à 2022.

Néanmoins, si rendre l'ensemble des services publics accessible de manière dématérialisée est un objectif, il ne doit pas faire oublier, comme vous l'avez souligné, que 13 millions de Français sont éloignés de l'usage des outils numériques.

Une partie d'entre eux en sont éloignés du fait d'une couverture insuffisante. C'est la raison pour laquelle le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales travaille à améliorer celle-ci. Je rappelle que nous avons comme objectif de couvrir l'intégralité du territoire d'ici à 2020, avec un accès à un haut débit de bonne qualité, c'est-à-dire supérieur à 8 mégabits par seconde, et de passer la barre des 30 mégabits par seconde d'ici à 2020 afin d'assurer une couverture tout à fait satisfaisante.

Une autre partie de nos compatriotes souffrent, vous l'avez indiqué, d'« illectronisme », c'est-à-dire de difficultés de maîtrise de l'informatique, par manque d'habitude et par éloignement vis-à-vis de cet usage dans leur vie quotidienne. Cela démontre la nécessité de maintenir de l'humain – tant dans les services que dans l'accueil – ainsi qu'un accompagnement. C'est ce à quoi s'attache le secrétariat d'État chargé du numérique : faire en sorte que l'inclusivité du numérique soit tout à fait garantie, par la présence d'accompagnants et par la possibilité d'accéder à des formations, afin que la plupart de celles et de ceux qui sont aujourd'hui éloignés du numérique puissent être raccrochés et ramenés à cet usage. On ne peut dissocier la dématérialisation du maintien de l'humain : il faut de la présence humaine et de la proximité ; nous y veillons en même temps que nous développons et que nous privilégions l'accès au numérique.

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