Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement sur le maintien des services publics sur le territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Une maternité et un bureau de poste sur deux fermés depuis vingt ans, une école fermée chaque jour depuis dix ans : la rentabilité aveugle oublie que les services publics de proximité sauvent des vies et assurent l'égalité entre les citoyens. Le 18 février 2019, les parents du petit Aimé, mort in utero lors du transfert de sa mère à la maternité de Montélimar, l'ont appris à leurs dépens : un peu plus d'un an auparavant, les services de maternité de l'hôpital de Die avaient fermé.

Jeudi dernier, Emmanuel Macron a fait mine d'avoir compris. Certes, il n'a pas annoncé le développement des services publics, mais la fin des fermetures de services publics essentiels. C'est déjà ça, mais nous avons l'expérience de deux ans de duplicité et de mensonges, et le Président s'est arrangé pour rendre cet engagement impossible par trois arnaques.

Première arnaque : vous comptez supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Emmanuel Macron ose annoncer des classes de vingt-quatre élèves, alors qu'il manque 10 000 professeurs pour appliquer cette mesure. Et bien sûr, pour que l'absence de cohérence continue à vous étouffer, le ministre Blanquer a d'ores et déjà déclaré que les fermetures de classes allaient continuer. Vous allez maintenir les services publics mais en les vidant de toute présence humaine.

Deuxième arnaque : les réductions budgétaires frappent durement les services publics encore en place. En témoignent les grèves multiples et continues dans les urgences hospitalières, l'environnement de travail des agents se transformant en mouroirs moyenâgeux. Vous dites ne plus fermer d'hôpitaux, mais vous dégoûtez les fonctionnaires de leur métier en les méprisant, afin de laisser le champ libre aux cliniques privées.

Troisième arnaque : il est possible que les services publics ne ferment pas, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils demeureront véritablement ouverts. Prenons l'exemple de Pôle emploi dans ma circonscription : les chômeurs ne peuvent plus s'y rendre sans rendez-vous qu'entre huit heures trente et douze heures trente. Les agences restent implantées sur le territoire, c'est vrai ; vous maintenez les bâtiments, mais vous en fermez les portes.

Alors, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, l'engagement présidentiel n'était-il que du flan démagogique sans lendemain, ou disposez-vous d'un plan secret, susceptible de garantir vos promesses, à présenter au Parlement ?

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