Intervention de Raphaël Gérard

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi du 3 aout 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Gérard :

Il y a quelques semaines, face à la déferlante de haine dont il était la cible sur les réseaux sociaux, le jeune Hugo lançait un cri de détresse, allant jusqu'à implorer dans un tweet qu'on le laisse en vie. Son crime ? Avoir publié une plaisanterie sur la Kaaba de La Mecque, qui l'a exposé à un flot d'injures et de menaces de mort.

Hélas, son cas est loin d'être isolé. D'après les statistiques publiées par l'association e-Enfance en charge de la ligne nationale d'écoute, près de 40 % des adolescents âgés de 13 à 17 ans déclarent avoir déjà subi une agression en ligne.

Or les recherches initiées depuis le début des années 2000 font état des conséquences dramatiques de ces agressions sur la santé mentale des jeunes victimes, mais aussi sur leur réussite scolaire.

La loi du 3 août 2018 a permis au Gouvernement et à la majorité de se mobiliser sur ce sujet puisque l'article 11, dont nous avons parlé à l'instant, pénalise le cyberharcèlement en meute afin de briser le sentiment d'impunité qui règne trop souvent en ligne.

Nous poursuivrons cet objectif en juin prochain avec la proposition de loi de notre collègue Laetitia Avia, qui vise à lever l'anonymat des auteurs de haine et à faciliter les poursuites judiciaires.

Toutefois, il convient d'observer que, dans bien des cas, le cyberharcèlement n'est rien d'autre que le prolongement des formes traditionnelles du harcèlement scolaire. Il concerne par conséquent une majorité de mineurs pour qui la portée d'une sanction pénale n'est pas toujours suffisamment dissuasive. C'est pourquoi l'éducation et la sensibilisation des élèves aux problématiques du civisme en ligne constituent un enjeu fondamental, dès le plus jeune âge, avant même que les jeunes ne deviennent pleinement autonomes dans leurs usages numériques.

L'article 12 de la loi du 3 août 2018, qui modifie le code de l'éducation, prévoit d'intégrer la thématique du cyberharcèlement au sein de l'éducation au numérique. Pourriez-vous, madame la secrétaire d'État, nous éclairer sur la manière dont l'éducation nationale s'est emparée de cet enjeu ? Comment la problématique du respect d'autrui sur internet est-elle aujourd'hui intégrée aux programmes ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.