Intervention de Fabrice Le Vigoureux

Séance en hémicycle du mardi 30 avril 2019 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité pour les années 2019-2022

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabrice Le Vigoureux :

D'où ce programme, ces débats, cette recherche d'équilibre.

En matière de recherche d'équilibre, de sérieux budgétaire, il est indéniable que nous, Français, n'avons pas toujours beaucoup brillé dans le passé, ce à quoi l'accélération du projet européen au cours des dernières décennies n'a pas changé grand-chose. C'est pourquoi il est heureux aujourd'hui de constater que nous faisons mieux que nos voisins en termes de croissance et que notre trajectoire volontariste nous amène peu à peu à réduire nos déficits, à alléger nos prélèvements obligatoires de manière accélérée, à stabiliser puis à réduire notre dette et à baisser le poids des dépenses publiques dans la richesse nationale – moins 0,3 point en 2018 – , ce qui, de mémoire de quadragénaire finissant, n'était pas arrivé depuis bien longtemps.

Cela étant, beaucoup de choses doivent nous amener à cultiver l'humilité et à conjuguer celle-ci avec un volontarisme sans faille concernant le projet européen et le combat, aujourd'hui à notre portée, du plein emploi. Humilité, car la comparaison des prévisions élaborées par les deux gouvernements précédents dans le cadre des programmes de stabilité et de la réalité des chiffres en fin d'année nous rappelle qu'il y a chaque année des chocs externes, des bonnes ou des mauvaises nouvelles, des événements géopolitiques, des crises internes qui bousculent les prévisions. Sur les sept dernières années de présentation du programme de stabilité, et sur le seul indicateur du taux de croissance, mes chers collègues, les écarts, de bonne foi, entre la prévision et la réalité ont varié de 0,3 à 0,7 point de PIB. Pour résumer cela à grands traits, on avait surestimé ou sous-estimé le PIB de 6 à 14 milliards d'euros en année pleine.

Humilité mais volontarisme, car l'Europe est, plus que jamais, notre chance et notre levier pour peser dans le monde, protéger nos peuples et les réengager sur un chemin de progrès social et de prospérité. Le fait d'avancer, lentement mais sûrement, en âge n'est pas une garantie de clairvoyance mais permet de mettre certains événements en perspective. Le projet européen – je sais ne pas être un cas isolé sur ces bancs – est l'un des moteurs de mon engagement citoyen et public. En cette année anniversaire de la chute du mur de Berlin, survenue en novembre 1989, il est bon de se rappeler le chemin collectivement parcouru. Le chemin d'intégration porté à l'époque par François Mitterrand, le chancelier allemand Helmut Kohl et le président de la Commission européenne, Jacques Delors, nous confère la responsabilité de faire en sorte qu'au bout du chemin, il y ait une réalité sociale, écologique et politique.

Je garde encore à l'esprit les débats, passionnés et souvent de très haute tenue, qui ont eu lieu lors du référendum sur le traité de Maastricht. Ces échanges seraient aujourd'hui bien compliqués et travestis par les réseaux sociaux et leur lot d'intox ou d'approximations, par certaines chaînes d'information en continu et leur soumission à la dictature de l'émotion instantanée.

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