Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 30 avril 2019 à 21h30
Débat sur le bilan social des ordonnances travail

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Premier geste de votre majorité il y a un peu plus de dix-huit mois, madame la ministre, les ordonnances travail sont censées porter leurs fruits, comme vous l'avez annoncé hier dans la presse. Pourtant le discours pro-entreprises du candidat Macron, qui avait pour objectif de redonner du souffle, de la souplesse, de la liberté aux entreprises, a fait bien des déçus, principalement dans les PME, qui crient leur ras-le-bol.

Lors d'une réunion organisée à Béziers en janvier dernier avec des chefs de TPE et de PME, j'ai pu entendre ceci : « Macron a créé l'espoir. La déception est rude. Il n'y en a en définitive que pour les grands groupes ».

Ce discours prétendument pro-entreprises était encore contredit jeudi dernier par les annonces du chef de l'État. Une fois encore, ce sont les entreprises qui vont payer les mesures fiscales à destination des ménages.

Du coup, vos ordonnances ne résolvent en rien le problème de l'emploi. Notre taux de chômage, à 8,8 %, certes en légère baisse, reste parmi les plus élevés d'Europe, seules l'Espagne, l'Italie et la Grèce faisant moins bien que nous. La situation est la même en matière de formation, dans le prolongement de vos ordonnances.

Dans ma circonscription les critiques sont légion à l'encontre de France compétences. Cet organisme, qui vise à collecter les fonds de formation des entreprises à la place des OPCA – organismes paritaires collecteurs agréés – devenus OPCO – opérateurs de compétences – doit ensuite redistribuer l'argent aux entreprises afin que celles-ci continuent leur politique de maintien dans l'emploi, via le plan de compétences. Le constat est amer : l'argent n'est revenu qu'à 25 % dans les branches professionnelles, qui ont immédiatement réduit de 75 % les remboursements aux entreprises et donc aux centres de formation. Or la formation est une composante essentielle de la lutte contre le chômage : chez moi, dans le Biterrois, où le taux de chômage est bien supérieur à la moyenne nationale, plus de 10 000 offres d'emploi ne trouvent pas preneur faute de formation adéquate.

Quelle solution, madame la ministre, pourrait aider nos TPE et PME à se développer et à vivre enfin du fruit de leur travail ?

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