Intervention de Franck Riester

Séance en hémicycle du lundi 6 mai 2019 à 16h00
Création du centre national de la musique — Discussion générale

Franck Riester, ministre de la culture :

Cela dit, je réponds à quelques-unes de vos remarques.

Je vous ai dit que nous travaillerons à la taxe YouTube. Je suis prêt à étudier cette question spécifique, même si elle ne porte que sur une partie des financements du cinéma et de l'audiovisuel. Il en est de même de la taxe Copé. S'agira-t-il d'une taxe affectée ou budgétaire ? Nous allons y travailler. Vous qui connaissez bien les questions financières, vous serez évidemment associée à cette réflexion. Pour ma part, je considère que des financements fléchés sont toujours préférables à des financements budgétaires, mais ce qui compte, in fine, c'est que le Centre national de la musique dispose des moyens correspondant à ses nouvelles missions et ses nouveaux besoins.

Puisque vous avez parlé de budget, madame Rabault, qui a baissé celui de la culture entre 2012 et 2017 ? La majorité à laquelle vous apparteniez ! La majorité actuelle a inversé la tendance, sous l'impulsion du Président de la République, afin que la culture soit au coeur des politiques publiques. Le Président s'est mobilisé, avec le soutien de l'ensemble des députés, en faveur d'une grande ambition européenne et pour que la directive sur les droits d'auteur soit votée – cela fut d'ailleurs un beau succès.

Notre politique est également volontariste dans le secteur de l'audiovisuel, comme nous aurons l'occasion de le voir lorsque nous examinerons la réforme que j'aurai l'honneur de présenter dans quelques mois. Je ne détaillerai pas l'ensemble de notre politique culturelle mais, avec la création du Centre national de la musique notamment, elle fait montre d'ambition. Il est donc préférable, madame Rabault, de commencer par balayer devant sa porte.

Je suis d'accord avec vous : la musique classique doit être incluse au sein du Centre national de la musique. Elle doit être soutenue, comme les autres genres musicaux, sans que les leviers dont disposent les administrations centrales et déconcentrées soient retirés. Je le dis et je le répète, puisque certains d'entre vous l'ont évoqué : il ne s'agit pas d'enlever des missions aux administrations centrales et déconcentrées du ministère de la culture pour les confier au CNM. Il s'agit de rassembler les missions des associations ou organismes qui seront fusionnés dans ce dernier pour lui donner plus de puissance, d'ambition et de moyens. Encore une fois, il ne s'agit pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Je vous ai donc répondu, madame Buffet, à propos des organisations représentatives, et du financement. J'ai également répondu à vos questions sur la gouvernance. Comme Maud Petit, vous avez eu raison d'insister sur notre ambition : c'est un beau mot qui résume bien notre volonté commune.

Madame Autain, vous ne pouvez pas dire qu'il ne faut surtout pas déshabiller le ministère et l'administration centrale – je suis d'ailleurs de votre avis, comme je viens de le dire – et, en même temps, redouter une inféodation du CNM à l'État. Pour vous, l'État est parfois formidable, parfois redoutable. En l'occurrence, les mêmes personnes auront les mêmes responsabilités. Je tenais à relever cette incongruité.

Où avez-vous vu des coupes budgétaires dans le secteur de la musique ? Il n'y en a pas. Au contraire ! Nous musclons notre jeu pour accompagner et soutenir la filière musicale. Il n'y a pas eu et il n'y aura pas de coupe budgétaire ; en revanche, des moyens supplémentaires seront débloqués.

Je vous ai également répondu, madame Autain, s'agissant du statut d'EPA ou d'EPIC.

Je crois que nous avons fait un premier point après la discussion générale. Je vous remercie à nouveau, toutes et tous, pour le soutien que vous apportez, globalement, à la création du Centre national de la musique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.