Intervention de Didier Guillaume

Réunion du jeudi 8 novembre 2018 à 10h15
Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je partage bien entendu cette conclusion. Soyons cohérents et ne mentons pas à la population, car cela nous reviendrait en pleine figure, à nous comme à vous.

Une sortie en sifflet ? Non, il n'en est pas question. La date prévue est 2020. Cependant, et M. François de Rugy l'a dit, les agriculteurs iront peut-être plus vite que le TGV... Certains secteurs d'activité sortiront plus rapidement que d'autres du glyphosate. Nous allons suivre attentivement la situation, mais je suis plutôt confiant pour l'agriculture.

Sur le taux de glyphosate, M. François de Rugy a indiqué le chiffre de 9 500 tonnes pour la France en 2014. Le glyphosate représente un huitième des produits phytosanitaires utilisés, soit moins de 10 %, et ce taux reste stable.

En ce qui concerne « Écophyto II + », le constat est clair en effet. Pour l'agriculture, les plans précédents n'ont pas bien marché. Une révision est donc en cours et la consultation publique sera lancée dans les jours qui viennent, sur la base des contributions des membres du comité d'orientation stratégique et de suivi du plan « Écophyto ».

Au niveau européen, la France a demandé à faire partie, avec d'autres pays, du consortium chargé de la réévaluation des substances. Nous avons également sollicité l'ANSES afin qu'elle précise les modalités d'une étude indépendante. Il s'agit d'un point important, car nous avons besoin de l'aide des scientifiques. La France défend auprès de la Commission le renforcement de l'indépendance et de l'évaluation. Il faut des études indépendantes et des financements adaptés.

S'agissant des lycées agricoles et des centres de formation, la transition vers l'agroécologie est désormais enseignée et je donnerai bientôt de nouvelles instructions pour que l'évolution des programmes soit examinée avec les responsables de formation. Il convient, en particulier, d'y inclure les nouvelles techniques et la performance sanitaire.

Quant à la communication avec les citoyens, je ne crois pas, en réalité, que ce soit de communication dont nous avons besoin mais d'explication et de compréhension.

J'en viens à la start-up d'État, dont le site internet sera bientôt mis en ligne. Sur ce sujet également, nous devrons éviter d'opposer les uns aux autres et privilégier la valorisation des bonnes pratiques.

Les missions du coordinateur interministériel, M. le préfet Bisch, sont définies. Je n'y reviens pas, M. François de Rugy les a évoquées.

M. Jean-Baptiste Moreau a posé une question sur l'accompagnement financier des exploitants agricoles. Des montants significatifs leur ont été alloués : 41 millions d'euros au niveau national, dont une part très significative consacrée à la recherche de solutions alternatives. Par ailleurs, 30 millions d'euros leur sont dédiés par les agences de l'eau.

Enfin, le biocontrôle. La France est moteur dans ce domaine, qui mobilise un très faible nombre de pays. Les délais d'évaluation et les prix des demandes d'autorisation de mise sur le marché ont diminué, mais les dossiers sont globalement coûteux. Les chiffres cités par M. François de Rugy le montrent. Aujourd'hui, les produits de biocontrôle connaissent un essor certain, mais ne représentent que 5 % du marché de la protection des plantes. En revanche, une croissance forte est prévue d'ici 2020, avec une augmentation d'environ 25 % en 2016-2017. Les produits de biocontrôle progressent donc et nous devons réfléchir à la manière de les encourager encore davantage. Le consortium public-privé sur le biocontrôle jouera un rôle important. L'INRA, à qui j'accorde une très grande confiance, en fait partie.

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