Intervention de Didier Guillaume

Réunion du jeudi 8 novembre 2018 à 10h15
Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

La France demande, et elle est la seule à le faire, que le biocontrôle soit reconnu dans le cadre du futur règlement européen. Elle se battra pour cela.

Madame Couillard, les services de mon ministère connaissent bien l'entreprise Immunrise Biocontrol puisqu'ils ont rencontré ses responsables. Nous leur avons demandé un certain nombre de documents il y a plusieurs mois, mais nous n'avons toujours rien reçu. Ces éléments nous manquent pour aller plus loin dans la discussion. Si nous pouvions faire la démonstration qu'une entreprise de biocontrôle peut avoir l'agrément, ce serait formidable. Reste que les services de contrôle doivent donner leur accord et que cet accord ne peut évidemment être soumis à une quelconque orientation politique.

S'agissant de l'évolution du cadre, je rappelle que le règlement européen qui autorise le glyphosate a dix ans. En dix ans, beaucoup de choses se sont passées. Une évaluation est en cours et un nouveau règlement sera élaboré par la future Commission. La France insiste sur l'indépendance, le financement et la transparence. Il faudra par ailleurs une capacité publique pour les impasses sur les usages mineurs.

Lorsque l'on réfléchit à toutes ces questions, on ne fait pas autre chose, en vérité, que de l'agronomie. Si nous avançons dans cet état d'esprit, nul doute que la situation ne pourra que s'améliorer.

Quelques mots, enfin, sur le diméthoate. J'ai moi-même beaucoup protesté auprès de Stéphane Le Foll au sujet des producteurs de cerises, et pourtant j'étais dans le même camp que lui. La décision de la France sur le diméthoate a été exemplaire au niveau européen et sera suivie par d'autres pays. Ce produit est très toxique et la France a eu raison d'activer la clause de sauvegarde pour protéger son territoire. Cette décision a soulevé les protestations des agriculteurs, des arboriculteurs et des producteurs de cerises, mais dans les prochains mois, grâce à l'action de la France, le diméthoate va être interdit dans toute l'Europe. Il faut savoir être précurseur.

Si nous restons pétrifiés, si nous avons peur du changement ou de la transition, alors nous ne ferons rien. Nous ne sortirons ni des pesticides, ni du glyphosate. Nous devons aller de l'avant. Peut-être cela nous coûtera-t-il un peu au début, peut-être quelques difficultés surgiront-elles, mais seule compte la ligne d'horizon. Si nous voulons devenir les leaders européens de la stratégie de sortie du glyphosate, nous devons l'assumer politiquement, publiquement, auprès des agriculteurs et des citoyens.

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