Intervention de François de Rugy

Réunion du jeudi 8 novembre 2018 à 10h15
Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate

François de Rugy, ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire :

Pour répondre à M. Jean-François Cesarini, il n'est évidemment pas exclu que des effets de substitution interviennent. La question des rendements agricoles et de l'utilisation des terres, question récurrente, mérite d'être examinée concrètement. Une fois encore, nous devons avancer vers des solutions d'équilibre. Ces interrogations ne doivent pas, en tout état de cause, constituer des prétextes pour ne rien faire.

Je partage tout à fait la position de Mme Véronique Hammerer. Nous évoquons toujours avec des pincettes la nécessaire évolution des mentalités, mais elle est indispensable chez les agriculteurs. Toute profession confrontée au changement voit s'exprimer des résistances. Des viticulteurs m'ont dit que lorsqu'ils ont cessé le désherbage entre les rangs de leurs vignes, dans leur entourage, on leur a affirmé qu'ils allaient tout perdre. Les meilleurs ambassadeurs du changement sont ceux qui l'ont pratiqué, car les politiques sont souvent perçus comme des donneurs de leçons édictant des règles et des contraintes.

Qui met les acteurs autour de la table ? Deux ans après l'avoir visitée, j'ai tenu à revenir à la coopérative de Tutiac avec M. Stéphane Travert parce qu'elle regroupe, dans son conseil d'administration, des viticulteurs passés au bio, des viticulteurs conventionnels, des viticulteurs qui ont choisi l'agriculture raisonnée et d'autres qui se posent encore des questions. Tous ces exploitants travaillent ensemble et ont décidé de développer des vignes expérimentales.

Certes, comme l'évoquait tout à l'heure M. Prud'homme, il existe de nouvelles variétés, mais il faut souvent plusieurs années avant de pouvoir les développer. Nous avons deux défis à relever en même temps : non seulement la réduction des produits phytosanitaires, mais aussi l'adaptation au dérèglement climatique. On sait les conséquences de la sécheresse ou des fortes pluies sur les productions agricoles.

Je crois beaucoup au modèle coopératif, même s'il a pu être dévoyé dans l'agriculture. À condition d'en rappeler toujours les grands principes, il constitue un bon outil parce qu'il est participatif. Tout ceci va d'ailleurs dans le sens de l'intervention de M. Lionel Causse.

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