Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du jeudi 11 avril 2019 à 9h00
Mission d'information commune sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

En matière de toxicité des substances actives, c'est le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui fait référence. Pour autant, ce n'est pas lui qui fait les législations européennes. D'ailleurs, on constate des disparités importantes dans les pays européens en ce qui concerne la traduction des recommandations du CIRC dans les législations nationales, et je note que la France n'est pas la plus ambitieuse dans la transposition de ces avis dans la législation. Un pays comme Malte, par exemple, a interdit toutes les préparations commerciales à base de glyphosate. N'y a-t-il pas là un champ de progrès que vous n'avez pas exploré au regard de l'ambition que vous affichez ?

Que ferez-vous quand Bayer arrivera dans quelques années, à l'aube de l'interdiction de cette substance active qu'est le glyphosate, avec une nouvelle substance active qui aura été homologuée par l'EFSA. Est-ce que ce sera pour vous une alternative au glyphosate ? Comment le Gouvernement entend-il anticiper ce qui va se produire ?

S'agissant de la recherche, je voudrais remettre en perspective quelques ordres de grandeur. Aujourd'hui, ce sont un peu plus de 6 milliards d'euros qui sont offerts aux entreprises privées dans le cadre du crédit impôt recherche. Vous avez parlé d'un plan ambitieux de 30 millions d'euros pour un programme prioritaire de recherche de l'INRA. Or celui-ci ne représente finalement que 3,5 % du budget de l'INRA qui est de l'ordre de 850 millions, Pensez-vous sérieusement que c'est un objectif ambitieux, alors qu'il s'agit de sortir de l'utilisation des pesticides ? Cela me paraît largement en dessous de l'urgence qu'il y a à changer de modèle et à ce que la recherche publique s'empare de cette question.

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