Intervention de Bernard Oudard

Réunion du mardi 30 avril 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Bernard Oudard, administrateur de la Coordination rurale :

Je ne suis surtout pas un agriculteur bio, mais, si vous avez une soirée, nous pourrons en discuter longtemps. Aujourd'hui, des arboriculteurs arrêtent l'agriculture bio, en particulier les fruits et légumes, au motif qu'ils ne disposent d'aucun produit pour se prémunir des maladies cryptogamiques, à savoir le cuivre – car le cuivre tue nos sols, mais personne n'en parle. C'est une ineptie de parler d'agriculture bio. Quand je dis que je tends vers le bio, il s'agit de mon bio à moi.

Le bio est une pensée doctrinaire ; or nous ne pouvons pas travailler selon une doctrine. J'espère que personne d'entre vous ne veut supprimer 90 % des pharmacies de France. Eh bien, c'est ce que nous sommes en train de faire avec l'agriculture. Le bio n'est même pas un produit de luxe, car il ne vous garantit pas le gustatif, uniquement l'innocuité, et ce n'est même pas certain.

Je vous rappelle la crise du concombre en Allemagne, il y a six ans, qui a tué plus de serristes de concombres que d'Allemands – une vingtaine –, de sorte qu'aujourd'hui plus personne ne mange de concombre alors que, six mois après la crise, il a été prouvé que c'étaient des graines germées bio d'origine égyptienne qui étaient responsables.

Par ailleurs, cinq personnes sont mortes dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), il y a quinze jours, et personne n'en parle. C'est peut-être parce que ne savons encore rien, mais les fournisseurs de cette maison sont des producteurs locaux et Sodexo. Attendons l'enquête.

Le bio ne combat pas tout. Si vous livrez des pommes avec de la tavelure, elles ne sont pas bonnes pour faire du jus de fruit, l'un des extraits – je ne me souviens pas du nom – étant cancérigène.

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