Intervention de Yolaine de Courson

Séance en hémicycle du mercredi 15 mai 2019 à 15h00
Agence nationale de la cohésion des territoires — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYolaine de Courson, rapporteure de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Malheureusement, malgré tous nos efforts pour trouver un accord avec le Sénat, nous n'avons pas su aboutir à une commission mixte paritaire conclusive. L'échec de la CMP sur un seul point du texte est profondément regrettable car il est devenu urgent, dans nos territoires, d'aider les collectivités à développer et porter leurs projets. Cette attente remonte directement du terrain, nourrie par la fracture économique, sociale et numérique qui aggrave la situation de bon nombre de territoires. À travers ce texte, nous répondons rapidement à ces attentes et ce besoin de projets pour révéler toutes les potentialités des territoires.

Cette agence a vocation à être une structure légère qui facilite les initiatives. Je refuse ainsi qu'elle puisse être bloquée, ce à quoi aurait indirectement conduit la proposition du Sénat d'un droit de veto permanent sur ses délibérations, totalement contraire au projet initial et à la philosophie de cette agence. Ce différend autour des conditions de délibération au sein de son conseil d'administration, qui comprend un nombre élevé de représentants des collectivités, n'a pu être surmonté malgré nos mains tendues.

Lors de la CMP, nos collègues de la majorité sénatoriale ont oublié les objectifs et les attentes à l'égard de l'ANCT, qui a pour mission d'entreprendre dans les territoires et d'accompagner les projets, en aucun cas de les bloquer.

Cette agence est nécessaire pour les territoires, mais elle ne réussira sa mission qu'à condition de jouer systématiquement son rôle de facilitateur. Elle met au premier rang les collectivités territoriales, en répondant aux attentes des élus locaux qui ont besoin de cet accompagnement sur-mesure. En première lecture, nous avons su améliorer le dispositif de façon qu'il s'adapte aux spécificités de tous les territoires.

Profitons de ce nouvel examen pour porter un nouveau regard sur le texte et lui apporter les modifications nécessaires. Dans un souci de tendre la main au Sénat, nous avons fait adopter avec mon collègue Christophe Euzet, rapporteur pour avis de la commission des lois sur ce texte, un amendement relatif à la composition du conseil d'administration. Il octroie un siège supplémentaire aux représentants des collectivités locales et instaure un mécanisme de double délibération qui permet de ne pas paralyser les décisions de l'agence en cas de désaccord.

À terme, l'Agence nationale de la cohésion des territoires sera jugée en fonction de sa capacité à porter des projets et du nombre d'initiatives qui aboutiront pour améliorer la vie des habitants et renforcer l'attractivité des territoires. Nous avons le devoir de ne pas bloquer ni alourdir son fonctionnement.

Je souhaite que ce nouvel examen tienne compte de l'urgence pour les territoires de disposer d'une structure leur permettant de révéler leurs atouts et valoriser leurs singularités. Il serait regrettable que nous fassions ici des choix politiques au détriment de choix techniques visant à assurer un fonctionnement optimal de l'agence au service des territoires – dont, il faut le rappeler, nous sommes tous des élus.

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