Intervention de Émilie Chalas

Séance en hémicycle du jeudi 16 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Après l'article 10

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Chalas, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

J'ai ici une pensée émue pour les quelque 200 000 agents – entre 180 000 et 220 000, comme l'a dit M. le secrétaire d'État – qui bénéficieront, au 1er janvier 2021, de cette prime de précarité.

Dans le cadre du travail que j'occupais avant d'être députée, j'ai rencontré ces hommes et ces femmes, surtout elles d'ailleurs, peu ou pas qualifiés, vivant souvent seuls avec des enfants à charge. Les difficultés de la vie les frappent durement.

Je pense tout particulièrement à ces femmes qui, entre deux périodes de vacances scolaires, enchaînent des CDD d'un mois ou de quelques semaines, souvent à temps partiel et qu'elles peinent à compléter par d'autres heures de travail car, lorsqu'on est employée dans le secteur périscolaire ou femme de ménage, le temps de travail est scindé dans la journée. Au final, ce n'est pas un travail dont on peut vivre dignement.

Ce que nous proposons ne vise certainement pas à généraliser les temps complets, mais permet de lever le voile enfin sur la précarité dans la fonction publique, ce dont nous pouvons tous nous réjouir.

L'objectif de cette prime de précarité est double. D'abord, il s'agit d'augmenter ces revenus très faibles, qui ne suffisent pas à vivre. Soyons clairs, ce bonus de pouvoir d'achat représente pour l'État un coût d'un demi-milliard d'euros. Je remercie ici M. le secrétaire d'État d'avoir tenu l'engagement qu'il avait pris en commission, le Gouvernement d'avoir entendu la demande des parlementaires et des syndicats et aussi le Président de la République, qui a pris nettement position sur ce sujet il y a trois semaines.

Le second objectif de la prime de précarité est de pousser les employeurs publics à mieux structurer leurs offres d'emplois. Ce surcoût, sensible, les incitera à reconsidérer la durée des offres d'emploi à temps partiel qu'ils proposent et à préférer des contrats d'une durée supérieure à un an. Nous ne pouvons que nous en réjouir.

Bien sûr, certains ne manqueront pas de déclarer, dans les médias et peut-être sur ces bancs ce soir, que nous aurions pu aller plus loin. Mais cela fait vingt ans qu'on attend ! Je ne peux que me réjouir que la majorité et, sans doute, l'ensemble des parlementaires présents ici ce soir votent pour ce début de sortie de la précarité dans la fonction publique.

Merci beaucoup. C'est une sacrée révolution, et je suis très heureuse d'y participer avec vous ce soir.

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