Intervention de Fabien Di Filippo

Séance en hémicycle du lundi 20 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Article 28

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Il y a plusieurs mois, en commission, j'avais alerté Mme Maracineanu, à peine nommée, sur cette erreur. Le péché originel était d'avoir, contrairement à ce que vous disiez – mais vous n'êtes pas à une approximation près – lourdement réduit le budget du ministère des sports, plus que presque tous les autres. Il y a eu deux baisses successives depuis votre arrivée – une baisse de 6 % pour financer les études préalables à l'organisation des Jeux olympiques, qui seront plus la fête de Paris que celle du sport pour tous. Et tout cela alors que vous avez augmenté les dépenses de l'État deux fois plus que François Hollande !

Mme Maracineanu a réussi l'exploit inédit, presque de niveau olympique, de se mettre à dos à la fois le sport amateur et le monde associatif, en supprimant le Centre national pour le développement du sport, et le monde du sport de haut niveau, avec l'externalisation, la suppression à terme de 1 600 postes de conseillers techniques sportifs.

Les CTS accomplissent pourtant une mission sportive et de service public fondamentale. Ce sont des gens passionnés, qui vont souvent bien au-delà de leur contrat. Trois dimensions de leur activité sont particulièrement importantes dans nos territoires : le conseil technique et l'appui aux éducateurs des clubs ; le développement du haut niveau et de la haute performance, ce qui n'est pas neutre à l'approche des Jeux olympiques ; et la féminisation, et la diffusion des pratiques sportives dans tout le territoire et pour tous les publics.

J'ai donc trois questions sur la stratégie du Gouvernement, dont même la majorité ne semble plus comprendre la logique. Où sont les économies permises par une telle décision ? La suppression de 1 600 postes, que vous envisagez comme une économie, conduira-t-elle à créer des charges supplémentaires pour nos fédérations ou à abandonner certains de ces emplois de cadres techniques ? Ensuite, qui compensera cette perte pour les petites fédérations, qui jouent un rôle très important pour assurer la diversité du sport et qui ont le droit d'exister ? Enfin, comment comptez-vous assumer l'objectif de 80 médailles aux Jeux olympiques de Paris en 2024, après avoir mis nos athlètes et nos fédérations sous pression ?

Tout cela traduit une ignorance profonde du rôle social et économique du sport.

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