Intervention de Loïc Prud'homme

Réunion du mardi 14 mai 2019 à 21h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Je profite de la discussion de l'amendement CD2030 pour revenir sur la discussion générale, où je faisais état de la nécessité de réorganiser notre modèle de transport pour répondre aux urgences sociale et écologique, en ajoutant que nous disposions de deux ans pour opérer cette réorientation, ce qui a soulevé l'hilarité générale. Je reprendrai cette citation d'une personnalité, d'un béotien, allais-je dire : « Si nous ne changeons pas d'orientation d'ici à 2020, les conséquences seront désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent ». Ce béotien, qui n'a aucune vision globale des enjeux et des urgences, n'est autre que M. Antonio Guterres, secrétaire général de l'Organisation des Nations unies… Mes propos, indépendamment de l'hilarité qu'ils suscitent, ne font que rapporter une réalité : de nombreux observateurs s'alarment, s'appuyant sur des études scientifiques, celles du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ou celles de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Notre amendement CD2030 reprend la vision que nous avons défendue lors de la discussion générale : celle d'un droit au transport, à l'opposé de votre concept de mobilité qui correspond à la multiplication d'offres privées, transformant le droit de se déplacer en débouchés économiques.

L'ouverture à la concurrence prônée par le Gouvernement débouche systématiquement sur la disparition de liaisons, dès lors qu'elles ne rapportent pas suffisamment d'argent : il n'est qu'à rappeler l'expérience des « cars Macron » qui, dans un premier temps, ont servi d'alibi à la suppression de lignes ferroviaires ; pour finir, les dessertes par autocar ont été abandonnées puisqu'elles n'étaient pas rentables ! C'est pourquoi nous défendons un droit au transport pour toutes et tous, à l'opposé de votre mobilité. Nous aurons l'occasion d'y revenir durant la discussion. Nous n'avons pas fini de vous le rappeler – sous les rires ou pas –, car l'urgence nous l'impose.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.