Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du jeudi 23 mai 2019 à 15h00
Coopération sanitaire transfrontalière suisse luxembourg — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Nous n'avons pas oublié la santé mentale. Nous avons reconstruit l'établissement public de santé mentale de La Roche-sur-Foron, qui est l'hôpital référent du département en la matière. Il se rapproche d'ailleurs désormais, toujours en toute transparence et avec l'accord de l'ARS, des Hôpitaux du Léman.

Tout cela, nous l'avons fait dans l'intérêt des patients, des familles et des personnels, en tâchant de conserver l'équilibre entre la proximité et la qualité des soins, d'une part, et la rapidité de la réponse médicale tout au long du parcours de soins d'autre part.

Pour ce faire, nous avons consenti de nombreux investissements, afin de financer des programmes de construction, de reconstruction et de modernisation, pour des établissements de soins de suite et de réadaptation, EHPAD et établissements spécialisés, en les organisant autour des plateaux techniques. Saint-Julien-en-Genevois, La Roche-sur-Foron, l'agglomération d'Annemasse, Thonon-les-Bains, Reignier, La Tour, Sallanches, Bonneville : toutes ces communes ont vu émerger des établissements de santé neufs, ou restructurés autour des plateaux techniques.

Dans la partie française, nous avons aussi – la presse spécialisée vient de le saluer – atteint une maturité collective unique sur le sol français. Grâce à l'apport de deux hôpitaux publics, celui de Challes-les-Eaux et celui de Sallanches, nous reconstituons une offre de soins dans le secteur de Cluses, toujours en parfaite transparence avec le maire et le directeur de l'ARS.

En outre, nous exerçons une solidarité financière également unique, puisque l'établissement support du GHT Léman-Mont-Blanc, situé au nord du département, finance deux autres hôpitaux. En effet, nous avons voté un crédit de 2,8 millions d'euros pour donner un coup de main à Sallanches, et nous venons d'en voter un de 15 millions d'euros pour les Hôpitaux du Léman. Tout cela profite, chacun l'aura compris, au projet médical, celui du GHT Léman-Mont-Blanc.

On a beaucoup parlé des frontaliers, mais j'aimerais rendre hommage aux 5 000 personnes, aux 500 médecins qui travaillent dans ces établissements de santé publics dans le nord du département et qui traitent chaque année 130 000 passages aux urgences, 90 000 séjours hospitaliers et 5 000 naissances.

Dans ce territoire, huit patients hospitalisés sur dix le sont dans les établissements publics. Notre projet médical est partagé par tous, s'agissant notamment du lien entre médecine de ville et hôpital, de la prise en charge des personnes âgées, de la télémédecine et du rôle de la fédération interhospitalière des urgences. Ainsi, les médecins urgentistes interviennent dans d'autres hôpitaux que celui où ils sont affectés lorsque nous sommes en situation de dépannage. Nous élaborons également un projet en matière de cancérologie.

Pourquoi vous dire tout cela, mes chers collègues ? Parce que la Haute-Savoie a pour particularité d'être le premier département frontalier de France. Nous avons la particularité de compter 850 000 habitants permanents et 850 000 lits touristiques. La variation de population que nous connaissons entre l'été et l'hiver est donc, Var excepté, sans équivalent dans notre pays. Enfin, si la proximité de Genève est une chance, elle suscite aussi une concurrence très vive. L'attractivité de Genève est forte, non seulement pour les conditions de travail, mais aussi parce qu'on gagne le double en travaillant de l'autre côté de la frontière qu'en restant sur le sol français !

Nous menons des coopérations. Le GHT Léman-Mont-Blanc a pour hôpital référent celui d'Annecy. Par ailleurs, nous bénéficions de deux CHU – centres hospitaliers universitaires – de recours, celui de Grenoble et celui de Lyon, avec lesquels nous avons signé des conventions, validées par la République par le truchement de l'ARS.

Nous souhaitons évidemment que la coopération sanitaire avec la Suisse se poursuive. Nous souhaitons que les Hôpitaux universitaires de Genève constituent un recours. Toutefois, nous souhaitons que cela se fasse en toute transparence, et en complémentarité avec tout ce qui a été réalisé depuis vingt-trois ans sur le sol français, en toute transparence avec la République française.

Enfin, nous souhaitons qu'entre le directeur de l'ARS, d'une part, et les Hôpitaux ainsi que le Conseil d'État de Genève, d'autre part, le GHT Léman-Mont-Blanc ait toute sa place. Dès lors que la République nous a demandé de nous organiser en GHT, il doit être au coeur des débats, afin de s'assurer que tout ce qui sera décidé sera bien complémentaire avec ce qui a déjà été réalisé, dans l'intérêt de nos habitants permanents, de nos touristes et de nos frontaliers.

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