Intervention de Stéphane Claireaux

Réunion du mardi 2 octobre 2018 à 16h40
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Claireaux :

Monsieur le ministre, nous sommes tous conscients qu'une volonté d'inclusion de tous les enfants de la République anime notre école. En revanche, nous pouvons constater en cette rentrée scolaire que tous les établissements ne sont pas préparés à accueillir tous les enfants.

J'ai eu connaissance de deux exemples récents, l'un dans ma circonscription à Saint-Pierre-et-Miquelon et l'autre dans l'Oise, qui concernent respectivement un enfant trisomique et un enfant autiste. Manifestement, dans les deux cas, les moyens ne sont pas au rendez-vous, notamment en ce qui concerne les postes d'auxiliaires de vie scolaire (AVS). Au-delà de cette belle idée d'inclusion que nous défendons tous, l'esprit de la loi – une école qui doit s'adapter à tous les enfants – est-il véritablement applicable dans les faits ?

S'agissant de l'homogénéité des classes, quelles actions adaptées peuvent être mises en place par votre ministère afin d'aider et de prendre en charge les enfants qui, malgré tous les efforts des enseignants, ne trouvent pas leur place dans un cursus normal ? Je connais l'exemple d'un jeune professeur des écoles dans la banlieue de Lyon, dont 25 % des élèves souffrent de handicaps ou de troubles graves du comportement. Le défi dans ce cas va bien au-delà de la pédagogie différenciée, vous en conviendrez ; face à de telles situations, les enseignants sont aussi désemparés que les parents.

Le discours des enseignants avec qui j'ai pu échanger en cette rentrée est relativement désabusé. En plus de vingt-cinq ans de carrière pour certains, ils m'ont tous dit avoir connu de trop nombreuses réformes en tout genre, de changements de programme, de méthode ou de mise en place de nouveaux dispositifs. Selon leurs propres mots, ils ont tout encaissé, mais le résultat n'est pas à la hauteur. Comprenez-vous cette lassitude, monsieur le ministre ? Comment redonner confiance à des enseignants passionnés par leur métier, mais en plein doute sur leur utilité, et qui se sentent dévalorisés et peu soutenus par une hiérarchie parfois déconnectée de la réalité du terrain ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.