Intervention de Bruno le Maire

Séance en hémicycle du vendredi 20 octobre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 12 (appelé par priorité)

Bruno le Maire, ministre de l'économie et des finances :

Monsieur Ruffin, vous avez des mots durs. Votre colère vous aveugle, et ce n'est pas une saine colère. Il n'y a pas ici d'héritiers d'Adolphe Thiers, de sinistre mémoire. Personne ne défend ici ceux qui, en 1871, ont aligné des hommes devant le Mur des Fédérés au Père Lachaise. Personne ici ne défend la violence en politique, personne ne veut s'attaquer au peuple.

Monsieur Faure, vous dites que nous sommes entrés dans le nouveau monde fiscal. Vous avez raison, nous voulons y entrer, pour la simple raison que l'ancien monde fiscal a échoué : il a conduit à l'endettement et à l'augmentation des dépenses publiques, il a provoqué le chômage de masse dont nous n'arrivons pas à sortir depuis trente ans, il a fait partir nos entrepreneurs. Cet ancien monde fiscal conduit un jeune de vingt-cinq ou trente ans – qui crée sa boîte, qui réussit, qui a de l'intelligence, de l'audace et de l'enthousiasme – à quitter le territoire français pour aller s'installer ailleurs, aux États-Unis ou dans d'autres pays où il pourra mener le destin qu'il veut mener.

Parce que l'ancien monde fiscal a échoué, nous voulons construire, avec cette majorité, le nouveau monde fiscal : celui qui créera des emplois, qui soutiendra les entrepreneurs, qui sera efficace. L'ancien monde a échoué économiquement, mais aussi fiscalement : comme de nombreux députés l'ont souligné, si l'ISF était un bon impôt, il n'y aurait pas eu besoin de le ravauder matin, midi et soir, de Michel Rocard à Nicolas Sarkozy, en passant par François Hollande lui-même. Je rappelle que quand on fait la comparaison des cadeaux fiscaux – ce qui est donné aux uns et aux autres – , on constate que le plafonnement de l'ISF introduit par le précédent Président de la République a obligé l'État à reverser 1,32 milliard d'euros aux personnes les plus fortunées de France.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.