Intervention de Béatrice Piron

Séance en hémicycle du mardi 28 mai 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Stages courts pour les étudiants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBéatrice Piron :

Madame la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, l'effort de professionnalisation est primordial pour l'insertion future des étudiants, car les employeurs attendent, en sus de solides connaissances académiques, une première expérience en milieu professionnel, même pour le recrutement d'un junior. Fortes de ce constat, un nombre croissant d'universités et d'écoles supérieures ont intégré la réalisation d'un ou plusieurs stages dans leur cursus de formation, au cours de la licence ou du master.

La durée du stage varie de quelques jours à six mois, qui est la durée maximale. Selon la durée, les contraintes ne sont pas les mêmes pour l'employeur : au-delà de deux mois, il doit verser une gratification au stagiaire.

Les employeurs recrutent très volontiers, pour cinq ou six mois, des stagiaires en fin d'études, ce qui leur permet souvent d'envisager une embauche à l'issue du stage. Ces stages longs sont un vrai « plus » pour les entreprises. En revanche, les entreprises proposent très peu de stages d'une durée inférieure, ce qui rend très difficile la recherche d'un stage pour les étudiants qui doivent obligatoirement en réaliser un en cours d'études. Il semble que la gratification constitue un obstacle à l'obtention d'un stage de plus de deux mois, car il est complexe pour une entreprise de former et d'indemniser un stagiaire pour trois mois seulement.

La formation d'un stagiaire est exigeante : elle nécessite du temps et des moyens que les entreprises ne peuvent pas toujours mobiliser sur une période courte, d'autant qu'elles n'en tirent aucun avantage immédiat, puisque les stagiaires ne resteront pas.

La recherche de stage est donc très difficile pour les étudiants concernés. Ils candidatent spontanément auprès de nombreuses entreprises, mais, souvent, ne reçoivent pas de réponse. Ils mobilisent au mieux leur réseau personnel. Toutefois, ils ne disposent pas toujours du réseau adéquat.

Les universités et les écoles exigent la réalisation de ces stages pour valider un diplôme, mais l'accompagnement qu'elles fournissent en la matière est souvent peu satisfaisant. Certains étudiants qui ont achevé et validé leur formation académique ne sont pas diplômés parce qu'ils n'ont pas effectué de stage. Or on constate qu'ils n'ont parfois reçu aucune assistance de la part de leur établissement.

Dès lors, madame la ministre, pourriez-vous nous indiquer quels dispositifs d'incitation existent pour encourager les entreprises à accueillir des étudiants qui ne réalisent pas forcément un stage de fin d'études ? Par ailleurs, quels moyens les universités et les écoles supérieures mobilisent-elles pour accompagner la professionnalisation de leurs étudiants ? Elles peuvent notamment lier des relations avec le monde de l'entreprise. Elles pourraient, au minimum, proposer un volume d'offres de stage, ce qui serait utile, voire indispensable, pour les étudiants qui ne disposent pas de réseau familial.

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