Intervention de Bénédicte Taurine

Séance en hémicycle du mardi 28 mai 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Ventes d'armes à l'arabie saoudite

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBénédicte Taurine :

Le conflit au Yémen, qui entre dans sa quatrième année, est considéré comme la « pire crise humanitaire au monde » par l'ONU. Plus de 22 millions de personnes – les trois quarts de la population – ont besoin d'aide et de protection humanitaires. Et que fait le Gouvernement français ? Il livre des armes, se rendant ainsi complice de crimes de guerre.

Dès septembre 2018, le même journal, disposant d'une note classée « confidentiel défense », dévoilait la carte des populations civiles menacées et la présence sur zone de quarante-huit canons Caesar, c'est-à-dire du matériel militaire français.

Ce média révèle enfin que les armes livrées par la France sont bien utilisées à des fins offensives et ont pu servir lors des bombardements visant des populations civiles.

Malgré les demandes répétées de clarification par les députés et par les citoyens, le Gouvernement continue de nier toute implication et, le 17 avril, devant des journalistes, la ministre des armées, prétendait qu'à sa connaissance les armes françaises n'étaient pas utilisées dans ce conflit.

Monsieur le Premier ministre, l'ONU a certifié que des crimes de guerre ont été commis au Yémen par l'Arabie Saoudite. Je vous rappelle que l'article 6 du traité sur le commerce des armes, ratifié par notre pays, interdit tout transfert d'armes qui pourraient servir à des attaques dirigées contre des civils. L'implication de notre pays dans cette guerre, que ce soit en fournissant à des belligérants des renseignements ou en engageant des moyens techniques, humains et financiers, est inacceptable.

Nous vous demandons donc solennellement de faire cesser immédiatement toutes les livraisons d'armes, les formations et les MCO – maintien en condition opérationnelle – aux pays impliqués dans ce conflit.

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