Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du lundi 3 juin 2019 à 16h00
Mobilités — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Vous avez en outre écarté des projets très utiles, tel que le prolongement de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône, alors que des dizaines de millions d'euros avaient déjà été dépensés pour acquérir les terrains et réaliser les études de faisabilité. Quel dommage pour ce grand projet et pour la région Bourgogne-Franche-Comté !

En commission, vous aviez indiqué travailler sur une solution qui permettrait d'intégrer le prolongement de cette ligne et vous aviez dit que vous nous en feriez part en séance publique. J'espère que nos discussions aboutiront sur ce point, d'autant que ce projet rassemble des élus de tous bords – c'est à souligner.

Un grand pays ferroviaire comme la France se doit de conserver des chantiers sur son territoire pour toujours s'améliorer. Il ne convient pas d'opposer, comme vous le faites régulièrement, les grandes infrastructures comme le TGV aux mobilités du quotidien ; d'ailleurs, vous savez notre engagement pour les petites lignes.

Au-delà de ce texte et des différents projets d'infrastructure, la question des transports est aujourd'hui une préoccupation quotidienne pour les ménages. Le déplacement est l'une des principales charges dans le budget familial. Dans une grande majorité des cas, il faut prendre sa voiture pour travailler, aller chercher les enfants à l'école, consulter le médecin ou, tout simplement, acheter le pain.

Dans votre intervention, tout à l'heure, vous avez donné l'impression, madame la ministre, de vouloir régler les difficultés des ruraux à l'aide des nouvelles technologies ou des mobilités douces. Certes, les véhicules autonomes ont de l'avenir – j'ai, pour ma part, testé avec succès une navette autonome française dans ma ville de Dole – , mais il est illusoire de faire croire aux Français qu'ils ne rencontreront plus de difficultés d'ici peu grâce à la voiture autonome. La trottinette en libre-service a toute sa place dans le coeur des métropoles, mais elle ne concerne que les urbains, qui bénéficient déjà d'autres offres de transport.

Bien sûr, il faut encourager les mobilités douces, c'est indiscutable, mais soyons réalistes : nous n'habitons pas tous dans une aire urbaine propice à ce genre de solution. Les Français sont attachés à leur voiture non par goût, mais par nécessité. Cessons de les culpabiliser de rouler au gazole et donnons-leur les moyens de changer de mode de déplacement.

Évitons de commettre les mêmes erreurs qu'avec le diesel en dirigeant nos concitoyens vers le tout-électrique. Ne mentons pas aux Français en leur donnant l'illusion que changer un véhicule diesel contre un véhicule électrique est sans importance pour l'environnement. L'impact est important sur l'extraction des minerais et la difficulté de recycler les batteries suscite beaucoup d'interrogations.

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